La Fête Arc-En-Ciel «plus nécessaire que jamais»
La 18e édition de la Fête Arc-En Ciel de Québec aura lieu du 1er au 11 septembre prochain. Selon les organisateurs, sa tenue est encore plus nécessaire que jamais, notamment en raison de la hausse des crimes haineux au pays et de l’isolement des membres des communautés 2SLGBTQ+ au cours de la pandémie.
En effet, selon des données dévoilées par Statistiques Canada le mois dernier, le taux de crime haineux par 100 000 habitants à Québec était de 9,2 en 2021. Il s’agit d’une moyenne plus élevée que dans les villes de Calgary, Edmonton, Montréal ou Winnipeg. Au Canada, 423 crimes haineux motivés par l’orientation sexuelle ont été commis en 2021, cela représente une augmentation de 67 % par rapport à l’année précédente et 107 % par rapport à 2017. «Pour faire cesser la haine et l’intolérance, la réponse n’est pas de se cacher et de se taire, mais d’être visible et d’être fier de qui nous sommes individuellement, mais aussi en tant que collectivité», estime le président du conseil d’administration de l’Alliance Arc-En-Ciel, Dave Tremblay en citant notamment l’incident survenu au Dagobert pendant le dernier Festival d’été de Québec en guise d’exemple d’événement haineux.
Sa collègue, Julie Dubois, directrice générale de l’Alliance Arc-en-ciel de Québec, affirme pour sa part qu’on lui rapporte plus souvent des épisodes de propos homophobiques depuis la pandémie. «Les gens ont été isolés pendant deux ans derrière leur écran, c’était peut-être un peu plus facile pour eux d’être méchants», tente-t-elle de s’expliquer.
D’ailleurs, cette solitude derrière l’écran, les membres de la communauté l’ont bien sentie, croit M. Tremblay. «Les gens qui étaient chez eux sont tellement vulnérables aujourd’hui. Ça va faire du bien de pouvoir se rassembler. Cet événement-là, on le fait pour que les communautés puissent se revoir et se sentir unies parce qu’ensemble on est plus fort», dit-il.
Pour le duo d’organisateur, la fête est aussi un moment de recueillement «pour souligner le travail des prédécesseurs qui ont été là pour revendiquer nos droits dans le passé», et ce tout en «étant conscients qu’un recul n’est pas impossible». En ce sens, l’organisation n’organise pas un défilé comme celui qui a été annulé par Fierté Montréal il y a quelques jours, mais bien une marche de solidarité qui partira de Place d’Youville pour y revenir et qui se conclura par des prises de parole.