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Après 100 jours: Les tensions se font sentir à l’hôtel de Ville

Des élus ont recadré la notion de respect et l'importance de l'opposition dans une démocratie. Photo: Métro Média Archives

POLITIQUE. On peut dire qu’après 100 jours de changement de parti à la mairie, le ton s’est dégradé entre les élus à l’hôtel de Ville de Québec. Dans le dernier conseil municipal qui a eu lieu lundi soir, il était évident que la lune de miel des premières semaines s’est estompée pour laisser la place à des échanges pointus et des confrontations qui, aux yeux de certains, frisent le manque de respect.

Plusieurs conseillers ont senti le besoin de recadrer, justement, la notion de respect. La conseillère Anne Corriveau de Québec d’abord (QUEDAB) a mis à l’avant-plan le retour non souhaité des échanges malveillants entre certains élus. «Je veux absolument que la petite politique malfaisante s’évanouisse dans cette salle de conseil. J’entends des radotages. Je souhaite que la bienveillance revienne dans certains cerveaux. Par la démocratie, j’entends la politesse, l’honneur, le respect, et tout ça peut se faire sans hausser le ton. Les citoyens qu’on représente s’attendent à ce qu’on leur fasse honneur avec courtoisie.»

Couper la parole

La conseillère Alicia Despins de QUEDAB, qui s’est fait couper la parole pendant son propos par Pierre-Luc Lachance de Québec Forte et fière (QFF), a tenu à ramener l’importance de l’opposition dans une démocratie : «J’ai quelques constats qui m’indiquent que nous n’avons pas tous, les vingt-deux élus, la même conception du rôle de l’opposition. Dans une démocratie, nous avons besoin de l’opposition pour tenir des débats de manière constructive et pour pouvoir représenter tous les citoyens.»

Marie-Pierre Boucher, de QFF, a rebondi sur le sujet. «Dans un contexte très polarisant, je nous invite à éviter de tomber dans le prendre pour un et pas prendre pour l’autre. On doit collaborer ensemble. Ce n’est pas un choix de considérer un besoin ou un autre, mais de considérer l’ensemble. Faisons attention pour répondre à tous les besoins des parties prenantes.»

Claude Lavoie de Québec d’abord allait dans le même sens que cette dernière.  «L’opposition a un rôle fondamental à jouer. Le maire avait la main tendue vers l’opposition pour mettre le citoyen au centre de nos préoccupations, peu importe le côté de la chambre qu’on occupe. Je ne voudrais pas que la tension se réinvite lors de nos débats en chambre. Ce n’est pas en s’interrompant de façon cavalière qu’on va faire avancer la démocratie.»

Questionné plus tard sur le sujet, le maire Bruno Marchand a indiqué sa limite quant au non-respect dans les débats. «Lorsqu’il est question d’attaques personnelles, et lorsque l’on quitte la question des arguments, on perd le respect. On tombe dans des zones à risque dans lesquelles les émotions sont mêlées. Et avec les émotions se disent des choses qui n’aident pas le débat.»

Le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, a fait valoir le fait que l’opposition peut se faire entendre dans plusieurs sphères de la société. «En  politique, il y a des différents pour que chacun puissent venir exprimer sa position, la présenter et en débattre. Il ne faut pas avoir une vision limitative des lieux de démocratie. Ce n’est pas seulement dans la salle du conseil en zoom que le débat public se fait.»

Après trois mois de collaboration, les conseillers apprennent donc à se connaître et à collaborer. Tous souhaitent le respect pendant les débats d’idées, mais cela passe aussi par un choix approprié de ton durant les propos. Les élus étaient tous d’accord sur ce point. Les dossiers chauds qui devront être débattus dans les prochains mois seront un bon test.

 

Métro Média

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