Découverte d’un traitement inédit contre le paludisme
SANTÉ. Une protéine qui joue un rôle clé dans la biologie du parasite qui cause le paludisme vient d’être identifiée par une équipe internationale de chercheurs. Sa désactivation réduirait de plus de 75% la croissance in vitro de Plasmodium falciparum, le protozoaire qui cause la forme la plus virulente de la maladie.
«Cette percée laisse entrevoir la possibilité de développer un traitement qui ciblerait une fonction du parasite. Une avenue qu’aucun médicament contre le paludisme n’a encore exploitée», explique Dave Richard, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.
Le parasite responsable du paludisme est transmis aux humains par la piqûre de moustiques. Après avoir infecté le foie de son hôte, il circule dans le sang et il se réfugie à l’intérieur des globules rouges où il échappe au système immunitaire. La principale source d’alimentation du parasite est l’hémoglobine, la protéine qui transporte l’oxygène contenu dans les globules rouges vers les cellules du corps. Le parasite doit digérer cette hémoglobine dans des structures appelées vacuoles digestives.
Apport coupé
«La protéine que nous avons découverte, PfPX1, intervient dans le transport de l’hémoglobine vers ces vacuoles digestives, explique le professeur Richard. Lorsque nous inactivons PfPX1, nous privons le parasite de sa principale source d’acides aminés. Sa croissance et sa survie en sont affectées.»
Cela permet d’entrevoir une nouvelle façon de lutter contre le paludisme. L’équipe dirigée par le professeur Dave Richard, de l’Université Laval, a récemment publié les détails de cette découverte dans la revue scientifique mBio. Les chercheurs qui signent l’article sont rattachés à l’Université Laval, à la Purdue University, à l’University of Alberta, au Biology Center of the Czech Academy of Sciences et à l’University of Notre Dame.