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Du gin au désinfectant : les distilleries, un service essentiel

La distillerie Diageo de Valleyfield fournira au regroupement Gelamain 21 000 litres d’alcool dénaturé qui serviront à la production de désinfectant. (Photo gracieuseté – Simon Bélanger) Photo:

ALCOOL. Si les experts de la santé préconisent le savon et l’eau pour se nettoyer les mains, le désinfectant à main est rapidement devenu perle rare dans les pharmacies et supermarchés de Québec et d’ailleurs. Pour remédier à cette situation, trois distilleries de la région de Québec ont décidé de transformer leurs installations afin de produire une lotion désinfectante selon la recette fournie par l’Organisation mondiale de la Santé.

L’annonce de pénurie de gel hydroalcoolique qui sévit actuellement un peu partout au Canada et à l’international a attiré l’attention de bien des propriétaires de distilleries. C’est le cas, entre autres, de Jean-Pierre Allard, président de la Distillerie Stadaconé située dans Limoilou. «Au début, on voyait ça aller et on se demandait si c’était pertinent qu’on fasse quelque chose. On avait aucune idée du marché. J’ai communiqué avec des professionnels de la santé et plusieurs médecins nous ont contacté. J’ai fait une validation du besoin et on s’est lancé dans le projet», raconte fièrement M. Allard.

(Photo gracieuseté – Jean-Pierre Allard)

Même son de cloche du côté de Vice & Vertu, de Saint-Augustin-de-Desmaures, et de la Distillerie de Québec, située dans Charlesbourg. Les propriétaires ont rassemblé leurs efforts afin de produire un désinfectant à main qui sera distribué en priorité aux services essentiels de la grande région de Québec. «En combinant nos efforts et en s’épaulant pour l’obtention des permis, le contact avec les fournisseurs de bouteilles, de peroxyde ou de glycérine, on pouvait produire du désinfectant plus rapidement», souligne Christophe Légasse, cofondateur de la Distillerie de Québec.

Jean-Pierre Allard, quant à lui, tient à souligner l’aide des différents paliers du gouvernement. «On nous a donné des permis de six mois pour qu’on produise le plus de désinfectant possible. On nous a vraiment facilité les démarches administratives», explique-t-il. Le président de Stadaconé invite d’ailleurs tout organisme qualifié de service essentiel à remplir un formulaire en ligne pour l’achat de désinfectant. «La demande est déjà forte. Avec tout l’alcool qu’on avait, on a produit un 400 litres de désinfectant et, avec l’alcool qu’on est en train de produire, on pense pouvoir fournir un 600 à 700 litres de plus», affirme-t-il.

(Photo gracieuseté – Christophe Légasse)

Une initiative à l’échelle du Canada

Si Vice & Vertu et la Distillerie de Québec ont tout d’abord produit du désinfectant à partir de leur propre alcool, l’initiative a fait boule de neige un peu partout au Québec et même à l’échelle du Canada. Selon Simon Bélanger, associé chez Vice & Vertu, les deux entreprises ont été interpellées par le regroupement Gelamain qui fournira gratuitement du désinfectant au réseau de la santé et à certains services essentiels. Des distilleries et micro-distilleries de partout au Québec et en Ontario produiront, ensemble, près de 25 000 litres de désinfectant.

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