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Bénévoles accompagnateurs – Pour ne pas mourir seul

Une cérémonie commémorative au vieux amis s’est tenue en novembre à la maison Paul-Hébert de Québec. (Photo gracieuseté) Photo:

VIEILLESSE. Denise Langlois accompagne des personnes en fin de vie pour les Petits Frères de Québec depuis 1987. D’une voix calme et posée, elle est l’une des bénévoles qui apporte du réconfort à celles et ceux qui ne veulent pas mourir seul.

Responsable du groupe de dix volontaires de l’organisme qui soutient quelque 500 aînés en fin de vie, Mme Langlois peut être présente pour les personnes qui sollicitent l’aide à mourir. L’accompagnement pouvant se poursuivre pendant quelques années, il se crée une forme d’amitié. Elle a développé une méthode qui lui permet de faire le vide avant chaque rencontre. «Quand j’y vais, je prends toujours un certain temps avant d’entrer dans la chambre. Lorsque je repars, je n’apporte pas cela à la maison, mais il m’arrive parfois, la nuit, de me lever et de repenser à tout ça et là, j’essaie de tourner la page.»

«Moi j’écoute et je ne pose jamais de question. Le silence permet de ressentir un peu les émotions que la personne a. Ce n’est pas facile, car nous rencontrons beaucoup de souffrance intérieure et on n’y peut rien.»
-Denise Langlois

De 40 à 50 personnes, accompagnées par des bénévoles des Petits Frères, décèdent chaque année. Ces rencontres mettent parfois en relief des liens, brisés au fil des années, qui se renouent. «J’ai en tête une personne, qui est décédée, et que j’ai accompagnée durant sept ans. Il n’aimait pas du tout les femmes et je me suis dit que j’allais l’apprivoiser. Arrivé en fin de vie, il voulait me faire un cadeau et là, je lui ai demandé qu’il me parle de ses deux filles qu’il n’avait pas vues depuis 33 ans. Il m’a répondu: non, pas tout de suite, lorsque je serai prêt.»

Quinze jours plus tard, son état s’étant sérieusement aggravé, Mme Langlois indique qu’il a alors démontré une certaine ouverture. «Je lui ai répondu que ça ne marchait pas comme ça. Peut-être que ses enfants et petits-enfants ne voudraient pas le voir.» Avec sa permission, elle a communiqué avec eux. «J’ai pu rencontrer ses deux filles qui sont venues le voir un peu plus tard. Il est décédé la nuit suivante. Peut-être qu’il les attendait?»

Moments uniques

Mme Langlois se souvient d’une femme qu’elle accompagnait et qui avait la crainte de mourir seule. «J’ai passé une nuit avec elle, car elle me disait quelle voyait des ombres. C’était finalement l’infirmier qui venait la voir. Elle m’a ensuite demandé de l’aider à choisir le linge qu’elle porterait dans son cercueil. Le dernier soir, je lui ai fait jouer de la musique, elle aimait Félix Leclerc, elle m’a souri, et elle est partie tout doucement en me donnant la main.»

Avoir de l’empathie et être à l’écoute sans juger sont certainement les principales qualités d’un accompagnateur, indique la responsable. «Certaines personnes vivent de la grosse souffrance ou de la colère avec, parfois, des secrets qui ne sont pas beaux à dire. Pour d’autres, le pardon est très difficile à donner. Des fois, c’est de la part des enfants, mais il y a toujours deux côtés à une médaille.» Mme Langlois souligne que des gens se sentent coupables de ne pas avoir été assez présents, et ce, pour toutes sortes de raisons.

 

@BV:Une cérémonie commémorative au vieux amis s’est tenue en novembre à la maison Paul-Hébert de Québec.

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