C’est quoi l’buzz des cartes à planter?
Une carte en papier ensemencé, c’est bien cute comme concept, mais est-ce que ça pousse pour vrai? Oui… si elle est bien conservée, qu’elle est plantée au bon moment et qu’elle reçoit la quantité d’eau et de luminosité dont elle a besoin. C’est une carte à planter, pas des haricots magiques!
Ça peut sembler être la base pour les gens qui n’en sont pas à leur premier jardin, mais c’est moins évident pour les personnes qui ont reçu une de ces cartes, l’ont oubliée dans un tiroir pendant quelques années et l’ont plantée dans un pot sur leur balcon en croisant les doigts pour que ça pousse miraculeusement (oui, c’est une histoire vécue).
«Je pense que les gens ne sont pas encore assez ouverts au fait qu’une graine n’est pas un objet fixe dans le temps; c’est vivant, explique Marthe Laverdière, horticultrice et conteuse au langage coloré. Si tu ne la mets pas dans un milieu où elle peut garder sa vivacité, elle va la perdre.» Ça, ça veut dire un endroit frais (entre 4 et 5 degrés Celsius), ni trop sec, ni trop humide, comme le bac à légumes d’un frigo.
Savoir conserver les graines, c’est assez important quand on parle de cartes ensemencées, parce qu’on ne les reçoit pas nécessairement au moment de l’année où on peut les planter.
Créer les bonnes conditions
«Le but des cartes de vœux ensemencées, c’est de faire un souvenir d’un événement, précise Mayline Terrettaz de l’entreprise Mayline Confection. Donc si, par exemple, vous recevez une carte à Noël, c’est pour vous souvenir de l’événement au printemps, quand vous allez semer la carte.» Pas question d’essayer de faire germer ça en décembre!
Selon l’horticultrice, certaines informations sont cruciales pour que le produit soit intéressant: «Il faut premièrement qu’il y ait juste une sorte de graines. Deuxièmement, ça doit dire c’est quelles graines. Il faudrait aussi dire quand les partir et comment les traiter. Si ces notions-là ne sont pas écrites, on voit que ce n’est pas sérieux.»
Mayline Terrettaz, dont l’entreprise se consacre notamment à la vente de cartes à planter, confirme que ses produits viennent avec un lien qui mène vers les instructions pour faire croître les plantes et les entretenir. «Simplement dire que ça prend de l’eau et du soleil, c’est pas vrai! C’est relativement facile à faire pousser, mais ça demande un peu de soins», dit-elle.
Dans son cas, il n’y a pratiquement jamais eu de client.e.s qui lui ont écrit pour lui dire que la germination était un échec, à une ou deux exceptions près. Mais Marthe Laverdière reste quant à elle sceptique. Ce qui l’inquiète, c’est surtout l’idée de décourager des apprenti.e.s jardinier.ère.s et de les pousser à abandonner.
Le pouce vert, ça n’existe pas! C’est d’avoir les bons outils et de savoir comment s’en servir. C’est comme dire à quelqu’un: “Prends mon char, il est facile à conduire.” Mais si t’as jamais conduit, tu risques d’aller visiter une couple de fois les fossés, même si le char est très bon.
Marthe Laverdière
Reste que les cartes à planter sont plus une jolie pensée pour quelqu’un qu’une façon optimale de partir un potager.
La série «C’est quoi l’buzz» décortique les plus récentes tendances de manière décomplexée. Faites vos «pense-bon.ne.s» lors de vos prochains soupers en la lisant régulièrement dans la section Inspiration du Journal Métro.