Stratégie des petits pas pour le Conseil de bassin du lac Saint-Augustin
ENVIRONNEMENT. Confronté au défi immense de préserver un plan d’eau fragile en milieu urbain, le Conseil de bassin du lac Saint-Augustin (CBLSA) maintient sa stratégie des petits pas. C’est la seule façon qui permet à l’organisme doté d’un budget modeste de rester motivé et de garder espoir de voir progresser la situation.
(Photo gracieuseté – CBLSA)
Rencontré sur la rive du lac qui n’est plus propice à la baignade tant il est vulnérable aux épisodes estivaux d’apparition d’algues bleues, le président du CBLSA garde malgré tout son attitude d’éternel optimiste. Louis Désilets reste déterminé par la mission de sauvegarde que s’est donnée l’organisme qu’il dirige. Loin d’être découragé par l’ampleur de la tâche à accomplir, il s’encourage du moindre succès enregistré.
(Photo TC Media – François Cattapan)
«Je me trouve pas mal là où je pensais me trouver lorsque j’ai accepté la présidence du conseil de bassin en 2014. Notre principal problème est le même que rencontrent tous les petits organismes à but non lucratif. Avec un budget annuel de moins de 25 000$, il est difficile d’avoir les moyens de nos ambitions et, surtout, d’attirer et garder la relève», observe M. Désilets.
Selon lui, les bénévoles sont difficiles à recruter et lorsqu’ils sont prêts à donner du temps, c’est pour des activités sporadiques. Deux heures pour une corvée de nettoyage ça va, mais c’est plus difficile d’avoir un engagement régulier. Pourtant, c’est le plus grand souhait du président du CBLSA.
«Quand la base bénévole peut s’occuper de l’administration et des activités régulières, ça me laisse plus d’énergie pour l’action sur le terrain et auprès des instances concernées», mentionne celui qui songe à se retirer pour agir comme consultant et ainsi mieux mener ses dossiers à terme. «Après quatre ou cinq ans à la présidence, il serait opportun de passer le flambeau, pour pas que le conseil de bassin devienne la patente à Désilets.»
Occasions à saisir
Partisan de la sauvegarde de l’environnement, l’homme engagé pour assurer un avenir au lac Saint-Augustin refuse néanmoins de tomber dans les extrêmes. Il ne croit pas à la nécessité d’éviter toute activité de loisir sur le plan d’eau.
(Photo gracieuseté – CBLSA)
«Si on empêche les riverains d’en profiter minimalement pour faire du canot et du bateau à basse vitesse, on risque davantage de se les mettre à dos. On perdrait alors leur collaboration pour certaines interventions, comme la renaturalisation des berges. Et puis, honnêtement, une journée venteuse et houleuse comme on en connaît souvent s’avère beaucoup plus dommageable pour le brassage des sédiments, dans un petit plan d’eau peu profond comme le lac Saint-Augustin», insiste M. Désilets.
Le militant imperturbable fonde beaucoup d’espoir sur certains grands rendez-vous politiques imminents. C’est le cas du processus de révision du schéma d’aménagement de l’agglomération de Québec. Il y voit l’occasion d’attirer l’attention sur le Plan directeur de l’eau de l’Organisme des bassins versants de la Capitale, aux côtés des préoccupations pour l’approvisionnement en eau potable et le débordement des rivières.
Louis Désilets souhaite également que la Ville de Saint-Augustin adopte un plan particulier d’urbanisme (PPU) autour du lac pour y assurer une meilleure gestion des eaux pluviales. Cela contribuerait à assurer un meilleur équilibre dans le renouvellement hydrique du plan d’eau. Enfin, il garde un intérêt attentif sur l’expérience tentée au lac Bromont, où on utilise un produit appelé Phoslock, pour fixer le phosphore au fond et ainsi éviter ou ralentir la prolifération des algues bleues.
Orientations des actions du CBLSA
-Réduire à la source les contaminants
-Apprendre à gérer les sédiments
-Mettre en valeur le plan d’eau
TC Media