Site de l’ancien zoo et parc des Moulins: et si on demandait l’avis des citoyens?
VIE DE QUARTIER. Les choses retombent peut-être au point mort pour le dossier de l’ancien zoo qui se cherche une nouvelle vocation, mais elles sont appelées à bouger pour son voisin alors que la Commission de la capitale nationale (CCNQ) entend travailler à augmenter l’accessibilité aux boisés qui ceinturent le site. Une annonce qui réjouit la Table Saint-Pierre-aux-Liens, dont les membres multipliaient les démarches en ce sens depuis plusieurs mois.
En juillet dernier, cette table qui rassemble citoyens et organismes du quartier rencontrait la CCNQ pour lui faire part de ses préoccupations à l’égard du parc des Moulins. Voies d’accès améliorées, animation sur le site par des organismes locaux, utilisation des bâtiments vacants pour accommoder le secteur communautaire…: autant de suggestions qui viendraient répondre aux besoins formulés par la population locale consultée.
Plus largement, c’est toute la couronne nord de Québec qui gagnerait à avoir accès à un parc de la même envergure que ceux du Bois-de-Coulonge et du Domaine Maizerets, ont-ils fait valoir du même coup. Aussi proposaient-ils d’aménager sentiers – de marche, de vélo, de ski de fond… – et pistes d’interprétation en sciences naturelles dans la forêt qui, en bordure du parc des Moulins, appartient aussi à la CCNQ. Une forêt urbaine dont la richesse végétale sans pareille est pour l’heure inaccessible, mais qui pourrait être mise en valeur tout en étant préservée.
Des rues aux noms d’animaux… sans animaux
Ces idées, disent-ils, avaient reçu une oreille attentive de la part de la CCNQ, mais celle-ci attendait de connaître la nouvelle vocation de l’ancien zoo pour y arrimer ses futures actions. Maintenant que la CCNQ reprend les rênes de sa destinée, la Table Saint-Pierre est optimiste.
«Depuis 10 ans, on est comme dans un deuil. On était le quartier du zoo… On aimerait ça être le quartier du nouveau parc», indique à ce titre le porte-parole du comité, Michel Lagacé, qui a travaillé pendant 20 ans au Jardin zoologique et à l’Aquarium. Le départ des animaux, il l’a encore sur le cœur comme bien d’autres, mais un tel réaménagement des espaces verts l’aiderait à tourner la page.
Consultation citoyenne
Soit, mais pour la nouvelle vocation du site de l’ancien zoo, que souhaitent-ils? «La Table ne veut pas ramener le zoo», répond dans un premier temps Marie-Jade Gagnon, qui siège à titre d’agente de développement de la Corporation de développement communautaire (CDC) du Grand Charlesbourg. C’est qu’en fait, avant même de parler de projets précis, le comité espère que la population puisse participer à la réflexion, qu’elle soit impliquée dans la vision de développement du site.
Avec la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) qui menait la démarche d’appel d’offres pour revitaliser les lieux, «on était dans l’impossibilité d’agir», regrette-t-elle. Maintenant que la SEPAQ réfléchit à la suite des choses, la Table appelle de ses vœux une plus grande ouverture.
À quoi s’attendre pour les boisés?
Pour l’heure, si elle confirme qu’elle relance la réflexion sur l’augmentation de l’accessibilité aux boisés environnants, la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ) n’est pas en mesure d’en préciser les détails ni l’échéancier. Travaillera-t-on dans le même sens, par exemple, que le boisé des Compagnons-de-Cartier, où l’aménagement est minimal pour conserver l’aire naturelle? «Il est prématuré de s’avancer», répond la porte-parole, Anne-Marie Gauthier, d’autant que le dossier devra notamment tenir compte des intentions de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) concernant l’avenir du site de l’ancien zoo.
La Table Saint-Pierre-aux-Liens s’est donnée comme mandat de travailler à l’amélioration de la vie de quartier. Les rencontres, mensuelles, sont ouvertes à tous, qu’il s’agisse de se tenir au courant ou de s’impliquer. Pour info: cdccharlesbourg@gmail.com ou 418 622-2332.
Québec Hebdo