Courir pour se souvenir
COURSE. Près de 350 coureurs, jeunes et moins jeunes, étaient réunis le 2 août au parc Réal-Cloutier afin de prendre part à une course bien spéciale, la Course Deuil-Jeunesse.
Une course bien spéciale puisque c’est une petite fille de 11 ans, Annabelle Guay, qui a lancé l’idée à l’organisme Deuil-Jeunesse de mettre sur pied une course comme celle-là. La raison: elle voulait rendre hommage à son père décédé il y a maintenant près de deux ans.
Avant qu’il ne tombe malade, Annabelle courait fréquemment avec son père, c’était une des activités qu’elle préférait. En 2013, elle a perdu son partenaire de course à la suite d’un cancer foudroyant.
Après une paralysie du côté gauche, Stéphane a passé une batterie de tests et c’est à ce moment qu’on lui a découvert une tumeur au cerveau. C’est une véritable tempête qui s’est abattue sur la famille, explique Nancy Siconnelly, la conjointe de Stéphane.
«Non seulement Annabelle avait perdu son partenaire de course, mais les deux filles, elles, avaient perdu leur père. Stéphane aimait ça jouer avec elles, les faire sourire. Là, il ne pouvait plus. La joie de vivre est partie de la maison au moment où il est tombé malade. Il était présent, mais ce n’était pas pareil», raconte-t-elle.
Annabelle ne s’est pas laissé abattre, elle a retroussé ses manches et a décidé de transmettre son amour pour la course à sa petite sœur Rosalie. Même si elle n’avait pas eu la chance de courir avec son père lors d’une course officielle, elle pourrait courir avec elle.
«Ce que je retiens de mon papa, c’est son amour pour la course. Mes plus beaux souvenirs sont lors de courses avec lui. Courir pour moi, c’est libérateur, ça me fait penser à toutes ces belles choses», soutient Annabelle.
Le deuil, un long processus
La mise sur pied d’une course comme celle-ci était quelque chose de très important pour Annabelle et Rosalie.
«Elles cherchaient une façon de souligner la mort de leur père. Pour elles, la messe de commémoration, ça ne signifie pas grand-chose. Un événement comme celui-ci par contre, c’est très porteur de sens. C’est une grosse dose d’amour et d’appui des gens qui nous entourent», explique la maman des deux filles.
«C’est difficile pour les filles. Elles ont perdu leurs deux grands-mères et ensuite leur père. C’est un grand vide dans leur vie», ajoute-t-elle.
Elle est toutefois sûre que les filles iront mieux bientôt, ce n’est qu’une question de temps. «Cela va assurément prendre du temps, mais avec l’encadrement de l’organisme Deuil-Jeunesse et le soutien de nos proches, nous allons y arriver», conclut-elle.