Les trois architectes du succès
SOCCER. Les amateurs de sport ont toujours vénéré le succès et les championnats sportifs. Quand on parle de dynastie sportive à Québec, l’image du Rouge et Or football vient en tête. Cependant, aucun programme ne peut se vanter d’être aussi régulier que les Élans de Garneau, en soccer féminin. Il est temps de lever le voile sur le programme collégial le plus titré de l’histoire des championnats canadiens.
(Photo Métro Média – Jean Carrier)
Les statistiques sont simplement hallucinantes et défient toute logique du sport de compétition de haut niveau. Le programme n’a pas perdu depuis le 19 septembre 2014 et vise un cinquième championnat canadien consécutif, du jamais vu. Aucun championnat provincial n’a échappé aux Élans depuis le début du programme, ils sont 15 en 15. «C’est certain que quand tu regardes les statistiques, c’est impressionnant! Je n’ai jamais pensé que nous aurions autant de succès», explique Maxime Barabé, le premier entraîneur-chef de l’équipe qui a œuvré au cégep de 1994 à 2005.
Le dirigeant savait qu’il y avait du talent dans la région, mais il souhaitait simplement faire les choses de la bonne façon. «Quand on s’est aperçu dans les premières années que nous étions très forts, la vision du programme a changé. L’objectif de gagner est rapidement devenu plus important, mais j’ai toujours visé l’amélioration et la quête de l’excellence et c’est comme ça que les résultats ont suivi. Je pense aussi que l’arrivée du stade avec la surface synthétique a grandement aidé l’essor des Élans.»
Le programme s’est donc construit sur l’exigence de l’excellence chez les athlètes et sur le principe que les meilleures joueuses allaient jouer. Des principes qui ont perduré pour la suite des choses.
(Photo Métro Média – Jean Carrier)
La vitesse supérieure
David Desloges a été le deuxième entraîneur-chef des Élans, occupant le poste de 2006 à 2016. Avant de devenir l’entraîneur-chef en division 1, il a entraîné l’équipe de division 2 ce qui l’a rapidement familiarisé avec la façon de faire de Garneau. «Ma première année en D1, j’avais fait monter plusieurs de mes filles de l’année précédente dans le gros calibre, car plusieurs finissantes avaient terminé le parcours collégial. Je me souviens que les filles se mettaient déjà de la pression sur les épaules en se disant qu’elles n’avaient pas le droit de perdre en raison de la culture gagnante implantée par les éditions précédentes», spécifie celui qui entraîne maintenant les jeunes joueurs de soccer.
Chaque entraîneur amène aussi son grain de sel et sa propre vision à un programme. En 2009, l’expansion de la ligue collégiale a forcé la direction des Élans à repenser son <@Ri>modus operandi<@$p>. «L’arrivée d’Ahuntsic comme compétition provinciale et même de Sainte-Foy dans le recrutement nous forçait à faire des changements pour continuer à gagner. Nous avons tout repensé pour donner une forme professionnelle à la structure et c’est encore la forme actuelle. Le cégep a toujours donné son appui autant humainement que financièrement et c’est l’une des raisons de notre succès.»
La façon de faire a rapporté alors que le recrutement est passé de régional à provincial. Le tiers de l’équipe et maintenant composé de filles de partout au Québec qui viennent jouer à Garneau pour la réputation et pour poursuivre l’excellence.
Le petit nouveau
Vincent Cournoyer est l’entraîneur actuel des Élans depuis la saison 2017. Il a accompli un tour de force en gagnant le championnat canadien l’an dernier avec 13 recrues dans son alignement. «Je vise toujours ce qu’il y a de plus haut et c’est ce qui est plaisant d’entraîner ici. Il y a une pression de bien faire et des standards élevés», termine l’ancien assistant-entraîneur chez le Rouge et Or.
Les joueuses marquantes des Élans de Garneau
Le succès du programme de soccer des Élans de Garneau a produit son lot de joueuses dominantes sur le terrain. Chaque entraîneur a choisi une joueuse qui s’est démarquée lors de son passage à la barre de la formation même si l’exercice a été difficile pour les entraîneurs.
(Photo gracieuseté – Élans de Garneau)
Marie-Andrée Canuel
«Le prototype de capitaine idéal pour une formation. Elle évoluait comme milieu de terrain et avait le don de compter le but important dans les grandes occasions. Le genre de joueuse qui fait la différence avec son éthique de travail et qui sait comment gagner. Elle a aussi joué à l’Université du Maine et aussi avec le Rouge et Or», louange son ancien entraîneur, Maxime Barabé.
(Photo gracieuseté – Dorothée Harvey)
Évelyne Viens
«Probablement la meilleure athlète qui est passée dans le programme. Elle représentait tout ce que tu désirais chez une athlète de haut niveau. Une machine à compter des buts avec une super attitude. Elle évolue présentement avec l’Université South Florida dans la NCAA. Elle a la particularité de rendre toutes les autres joueuses meilleures par sa seule présence sur le terrain», avoue son entraîneur de l’époque, David Desloges.
(Photo gracieuseté – Dorothée Harvey)
Ariane Langlois
«Elle joue comme défenseur latéral, mais elle peut jouer toutes les positions du terrain. Elle a un impact sur la stratégie des autres entraîneurs dépendamment à quelle position je l’utilise. Elle fait tout bien et excelle dans les passes décisives et ne se fait jamais battre en un contre un. Elle peut même marquer des buts au besoin. Une joueuse vraiment versatile», fait ressortir l’entraîneur actuel des Élans, Vincent Cournoyer.