Vivre à 240km/h
COURSE. Les moteurs tournent. Transmission au neutre, petits coups de pédale sur l’accélérateur. Ça gronde beaucoup, ça fume un peu. Fières, les voitures s’avancent de quelques mètres, jusqu’à la ligne de départ. Dans les haut-parleurs, une voix défile les mérites des deux participants. Le décompte des lumières s’amorce, les bolides s’impatientent bruyamment avant de s’élancer sur la piste droite.
«Partir au bon moment, le temps de réaction», c’est ce qui fait la différence entre une course gagnée ou perdue, explique Christian Lambert. Le pilote de course de Québec a plusieurs dizaines de trophées pour en témoigner, accumulés au cours d’une carrière en semi-pro qui entamera bientôt sa 14e année.
Le premier contact de Christian Lambert avec ce monde de la vitesse remonte à 2002. Le bruit de la piste l’amène sur les lieux de la série Festidrag, qui présente des courses d’accélération en duel. Dès le lendemain, il s’inscrit à la compétition. «Je n’ai pas fait long feu», avoue-t-il en souriant.
Une passion qui prend de la vitesse
Mais déjà l’année suivante, il remporte son premier programme à Pont-Rouge au volant de sa Mustang de rue – la voiture qu’il utilise au quotidien. Il s’empresse de préciser: «Je n’ai jamais eu aucune infraction dans la vie de tous les jours.» La vitesse, il réserve ça aux quelque 3000 courses auxquelles il prendra part avec ce premier véhicule, avant de passer à une autre Mustang exclusivement dédiée à la compétition.
Le mécanicien de formation se fait aller les outils pour adapter ce nouveau bolide à ses ambitions. «Le but, c’est d’alléger le véhicule pour atteindre plus de vitesse», indique celui qui a retiré pour 700lb de composantes et accessoires. Résultat: Christian Lambert décroche 30 podiums en 2011, dont 18 premières places. Sa plus grosse saison, mais au regard de laquelle la dernière n’a pas à rougir avec ses 15 premiers rangs.
Juste assez dangereux
«Ça me prend du challenge», dira-t-il à propos de sa passion pour un tel sport d’adrénaline. Soit, mais à 240km/h, n’est-ce pas dangereux? «Je n’ai jamais eu d’accidents. […] Au besoin, je lâche le pied.» Les pistes lui inspirent également confiance: droites, pour la plupart situées sur des sites d’aéroport, et enduites de «colle» pour favoriser l’adhérence.
La prochaine saison s’annonce aussi chargée que les autres. Christian Lambert s’attend à participer à une vingtaine de courses par fin de semaine, aux quatre coins du Québec. Il en profite pour voir du pays, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Sur la route, il peut prendre son temps.
Québec Hebdo