Andréanne Blouin, reine des quilles au Canada
PORTRAIT. Ses amis rient quand, à ses débuts, Andréanne Blouin leur avoue qu’elle joue aux quilles. À 10 ans, ce n’est pas tout à fait le sport – ni même le passe-temps – le plus populaire. À 22 ans non plus, remarquez, mais plusieurs titres canadiens plus tard, celle qui vient d’être sacrée meilleure quilleuse senior au pays s’attire maintenant des regards d’admiration.
Andréanne Blouin est la première surprise du chemin parcouru. Lorsqu’elle commence à jouer, à l’âge de 7 ans, pour suivre l’exemple familial, elle n’a d’autre ambition que de s’amuser. De fil en aiguille, elle se fera un nom dans les compétitions régionales, avant de participer à son premier Championnat canadien à Winnipeg, à 13 ans. «J’ai eu la piqûre à ce moment-là», se rappelle la joueuse de Charlesbourg.
En six présences sur la scène nationale, Andréanne Blouin aura été couronnée championne à quatre reprises. Son dernier tournoi canadien en lice, à Sainte-Catherine en Ontario, a des allures de razzia: l’or en équipe de deux, en individuel, en combiné et à l’échelle de la province. Une récolte éclatante qui termine en beauté son passage dans la division senior alors que, âge oblige, elle s’apprête à faire le saut chez les adultes.
«J’aimerais beaucoup faire l’équipe canadienne l’an prochain, dira-t-elle d’ailleurs à propos de ses plans d’avenir. C’est un défi relevé, mais réalisable.» Une qualification lui ouvrirait les portes de plusieurs camps d’entraînement d’élite; autant d’occasions pour améliorer son jeu en vue, notamment, de répéter l’expérience des Championnats mondiaux – en 2014, elle se classait au 34e rang à Hong Kong.
Les coulisses du sport
La quinzaine d’heures qu’Andréanne Blouin consacre hebdomadairement à «tirer des boules» fait toute la différence entre les quilles comme loisir et comme sport. Jouer de façon compétitive, «ça demande une préparation physique, mais surtout mentale», fait-elle valoir en levant le voile sur les coulisses d’un sport qui réclame force savoir-faire.
Gestion du stress, capacité d’adaptation rapide aux changements et maîtrise des facteurs qui influencent le jeu, dont l’état des allées et les conditions climatiques: tout un travail précède le lancer de la boule afin de se garantir des abats. Encore que l’essentiel de l’entraînement portera sur les réserves, car «ce sont elles qui nous font gagner en tournoi», précise la membre de la Ligue de quilles junior Montmorency.
Andréanne Blouin envie un brin nos voisins du sud qui, dans certaines universités, ont accès à des programmes de sport-études en quilles. Ici, au Québec comme au Canada, «c’est difficile de percer dans le milieu professionnel». Cela dit, pas question pour elle de s’exiler aux États-Unis; sa place est auprès de la relève québécoise, à qui elle souhaite transmettre la passion des quilles.
Le salon de quilles Montmorency tiendra des portes ouvertes le 18 septembre pour les jeunes de 5 à 21 ans qui veulent s’initier aux quilles, comme loisir ou comme sport.
Andréanne Blouin en chiffres
3: Son rang au tournoi des Amériques, en 2011
4: Nombre de parties parfaites
6: Nombre de boules qu’elle possède
Québec Hebdo