Veton Arifi: une absence qui ne s’est pas fait sentir
BOXE AMATEUR. À 19 ans, après avoir remporté son premier titre de champion provincial chez les 81kg seniors, Veton Arifi remisait ses gants de boxe. L’envie de vivre autre chose le tiendra éloigné du ring pendant deux ans. À son retour cette année, il reprend le combat là où il l’a laissé: avec un deuxième titre de champion provincial aux Gants dorés, cette fois chez les 75kg.
«Quand je suis revenu, j’étais le gars à battre encore», s’amuse le pugiliste de Charlesbourg. Une réputation qui, du reste, semble lui coller à la peau depuis ses premiers rounds dans l’arène, en 2006. Alors jeune recrue du club Le Cogneur, l’adolescent originaire du Kosovo impressionne dès son premier combat en boxe amateur à Plessisville.
«J’étais fort en partant, plus fort que mes adversaires», admet-il en accordant le crédit, au moins en partie, à un physique impressionnant pour un garçon de 13 ans: à peine 7lb de moins que ce qu’il pèse aujourd’hui. Quelque 163lb, donc, qui se mariaient à merveille avec ce goût pour la bataille qui l’habitait depuis l’enfance.
Si bien que, pressentant qu’il tient un talent brut entre ses mains, le club l’inscrit aux Championnats canadiens juvéniles. Sa victoire est sans équivoque mais, afin de dissiper tout malentendu, Veton Arifi remettra ça deux fois plutôt qu’une avec les titres successifs de champion juvénile et junior au cours des deux années suivantes.
3 défaites en 47 combats
«C’était trop de discipline. Je voulais profiter de ma jeunesse», répondra-t-il quand on lui demande les raisons de sa pause volontaire, entre 19 et 21 ans. Avec 3 défaites en 47 combats, peut-être aussi avait-il l’impression de ne pas rencontrer suffisamment d’adversaires à sa taille. «Quand c’est trop facile, tu n’apprends pas», fera valoir celui qui ne compte plus les victoires par KO grâce à une bonne force de frappe.
Mais depuis qu’il est passé aux seniors, Veton Arifi fait face à des boxeurs qui encaissent plus ses coups, et devant lesquels il doit notamment apprendre à bouger plus. «Il y a toujours quelque chose à améliorer», fait remarquer l’employé du Centre d’hébergement Saint-Jean-Eudes. Parmi ses opposants les plus redoutables, l’athlète qui s’entraîne à Limoilou mentionnera les champions d’Ukraine et de Porto Rico qui, jusqu’à présent, auront été «les deux plus durs à battre en carrière» sur lesquels il aura eu le dessus.
L’an prochain, Veton Arifi compte se mesurer aux meilleurs du pays à l’occasion des Championnats canadiens. À la suite de quoi il envisage de passer à la boxe professionnelle, une avenue qui lui sourit plus que les Olympiques. Mais pas question de se mettre de la pression: «J’y vais étape par étape. Tu ne sais jamais ce qui peut arriver dans le ring, un coup de poing et tu es KO.»
En rafale
À quoi ressemble ton entraînement?
«De la boxe les lundi, mardi et jeudi soir, et parfois le samedi matin. Et le reste du temps, entraînement à la maison et jogging 10km.»
Qu’est-ce que t’apporte la boxe?
«Du cœur et de la discipline. Et tu apprends, comme dans la vraie vie, à te relever quand tu tombes.»
Un conseil aux plus jeunes?
«Au lieu de traîner dans les rues, vous êtes mieux de faire de la boxe. Ça défoule et c’est une drogue naturelle. C’est bon pour le corps et le mental.»
Québec Hebdo