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Sida: les mythes les plus tenaces 

Au Québec, environ 17 500 personnes vivent avec le VIH. Photo: iStock

Quarante ans après les débuts de l’épidémie qui a coûté la vie à de nombreuses personnes, les mythes et les fausses idées sur le sida existent encore. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, Métro démêle le vrai du faux. 

«VIH et SIDA, c’est la même chose» 

Non. Évidemment, les deux termes sont liés, mais si les acronymes sont différents, c’est bien parce qu’ils ne désignent pas la même chose. Le virus d’immunodéficience humaine (VIH) est un virus qui affaiblit le système immunitaire. Le sida, ou syndrôme d’immuno déficience acquise, est la quatrième phase d’aggravation du VIH. 

«Si on a le VIH et qu’on ne suit aucun traitement, le virus va se répliquer et attaquer le système immunitaire au point où il ne pourra plus se défendre. On peut alors atteindre un stade où le corps est susceptible de développer des maladies opportunistes qui peuvent causer la mort et c’est ce stade qu’on appelle le sida. Les cas de sida sont très rares aujourd’hui au Canada», résume Gabriel Daunais-Laurin, coordonnateur au développement de l’intervention au sein de l’organisme Rézo qui fait de la prévention auprès des hommes gais, bisexuels, trans et cis.  

Le VIH au Québec 

  • Environ 17 500 personnes vivent actuellement avec le VIH au Québec 
  • En 2020, on comptait 212 nouvelles contaminations dont: 
    • 54 % d’hommes gais, bisexuels ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes; 
    • 21 % de personnes originaires de pays où le VIH est endémique; 
    • 16 % de personnes hétérosexuelles ne venant pas de pays où le VIH est endémique ; 
    • 6 % de personnes utilisatrices de drogues injectables (UDI). 

Selon les chiffres de l’INSPQ datant 2021.  

«Être séropositif.ve, c’est être contagieux.se» 

Ça dépend. Très concrètement, être séropositif.ve, c’est avoir un résultat positif à un test qui détecte le VIH. Ce qui détermine si on est contagieux.euse ou non, c’est la charge virale, c’est-à-dire le nombre de copies du virus qu’on a dans le sang.  

«Plusieurs études ont démontré qu’une personne qui a le VIH, mais qui prend ses traitements et maintient une charge virale indétectable [ou en dessous de 200 copies/ml de sang] ne peut pas transmettre le virus à ses partenaires sexuel.le.s. C’est la règle du I=I, indétectable = intransmissible», rapporte Gabriel Daunais-Laurin. 

«La PReP: la solution miracle» 

La PReP ( prophylaxie pré-exposition) a prouvé son efficacité pour les personnes séronégatives qui souhaitent prévenir l’infection par le VIH. Il s’agit donc d’un moyen de prévention à utiliser avant une activité sexuelle et qui est disponible sous ordonnance au Québec et est couverte en partie par la RAMQ. 

«Par contre, ça ne protège pas contre les autres ITSS et ça fonctionne seulement si on la prend avant le rapport sexuel, explique Gabriel. Si on pense avoir été exposé au virus, il existe un autre traitement, la PPE (prophylaxie post-exposition) qui doit être entamée dans les 72 heures suivant l’exposition au virus pour être efficace. Dans le doute, le mieux est donc de consulter un.e professionnel.le de la santé le plus rapidement possible pour évaluer le risque de transmission du VIH.» 

«Le sexe oral c’est risqué» 

Le risque zéro n’existe pas. Cela dit, à moins que l’on ait une blessure à la bouche, le risque d’attraper ou de transmettre le VIH en pratiquant le sexe oral est extrêmement faible.  

«Certaines personnes préfèrent toutefois utiliser également un condom ou une digue dentaire pour être sûres d’être protégées et ce n’est pas une mauvaise chose quand on considère les autres ITSS», rappelle Gabriel Daunais-Laurin.  

«En 2022, on vit très bien avec le VIH» 

Oui et non. Comme on vient de l’expliquer, le VIH se soigne et peut être maintenu à un niveau indétectable alors qu’il y a quelques décennies, il était impossible de le maîtriser et il entraînait la mort.  

«D’un point de vue médical, même s’il peut y avoir des complications ou des effets indésirables, on peut dire dans l’ensemble que oui, si on prend chaque jour son traitement, il est possible de vivre avec le VIH au Canada. Par contre, il faut tenir compte du fait que le VIH a aussi des conséquences psychosociales importantes. On peut vivre de la stigmatisation et ce n’est pas facile à porter», nuance le coordinateur chez Rézo.  

Autre aspect, depuis 2012, les personnes séropositives sont légalement obligées d’informer leur.s partenaire.s sexuel.le.s qu’elles ont le VIH avant un rapport sexuel. «Les gens qui vivent avec le VIH peuvent donc faire face à des poursuites criminelles. En 2021, le Canada était le cinquième pays au monde avec le nombre le plus élevé de poursuites judiciaires liées à la non-divulgation du statut sérologique», souligne Gabriel Daunais-Laurin.  

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