La parentalité positive, cette approche éducative où l’on met de l’avant la bienveillance dans nos interactions l’enfant et où l’on prend le temps de considérer que le tout petit a un cerveau encore très immature, se base sur les neurosciences affectives et sociales. Intriguant? Voici un tour d’horizon.
«En sachant que l’enfant a encore un cerveau immature, on sait alors qu’il n’est pas capable de manipuler, de faire des caprices et que ses réactions, qui nous semblent très dérangeantes par moments, sont liées notamment à l’immaturité de son cerveau. Il y a toujours un besoin derrière les comportements qui sont manifestés chez l’enfant. Tout cela ce sont les prémisses de la parentalité positive», expose d’entrée de jeu Mélanie Bilodeau, psychoéducatrice spécialisée en périnatalité et petite enfance.
Différents trucs peuvent être appliqués au quotidien pour instaurer la parentalité positive.
1-Écouter, entendre et accueillir les émotions de notre enfant.
L’enfant doit apprendre à s’autoréguler, mais ses émotions sont très envahissantes pour lui. «Pour apprendre à gérer leurs émotions, ils ont d’abord et avant tout besoin d’être reconnus dans leurs émotions. Si le parent est capable d’identifier l’émotion de son enfant, ou du moins l’accueillir s’il ne comprend pas ce que l’enfant vit, déjà c’est une première étape pour le petit. Ça vient le normaliser, le rassurer.»
On ne doit pas laisser l’enfant vivre une crise de colère tout seul parce qu’il n’arrivera pas à se calmer par lui-même. «C’est la raison pour laquelle certains parents disent: mon enfant fait des crises qui durent 1h30 de temps. Laissé à lui-même l’enfant ne sait pas comment gérer ses émotions.»
2-Décoder le besoin derrière le comportement de l’enfant.
«Un jeune enfant ne fait jamais les choses pour narguer, manipuler ou agacer son parent. Quand on pense qu’il fait exprès, c’est parce qu’on voit les choses selon notre vision mature de la situation. Il ne nous manipule pas, c’est nous qui nous sentons manipulés. Bien entendu un enfant de plus de 8 ans a davantage d’intentions dans ses comportements. Mais quand depuis qu’il est petit on a bien établi les façons d’interagir avec lui, la relation en sera facilitée quand il grandit.»
«Quand on s’excuse à notre enfant, il apprend à s’excuser, il apprend que la perfection n’est pas de ce monde, et que c’est normal de faire des erreurs puisque même les adultes en font.»
-Mélanie Bilodeau, psychoéducatrice
3-Décrire le comportement ou la situation plutôt que d’étiqueter l’enfant.
«Le petit monstre, il a la tête dure, il est bordélique, il est paresseux, ce genre de commentaire n’est jamais constructif. En plus, l’enfant finit par croire réellement que c’est ce qu’il est vraiment. C’est démontré que plus on va venir induire des perceptions chez l’enfant par rapport à ce qu’il est, plus il va y croire et plus il va agir de cette façon», expose la psychoéducatrice. Elle suggère de plutôt décrire à l’enfant ce qui nous dérange dans la situation.
4-Apprendre à s’excuser à son enfant.
Si certaines journées on est moins en forme que d’autres et que l’on commet une erreur, on ne se culpabilise pas et on réajuste le tir. «Et il faut avoir l’humilité dans ces moments-là de s’excuser à son enfant. Ce qui n’était pas du tout à la mode il n’y a pas si longtemps. On veut que nos enfants grandissent en reconnaissant leurs torts et qu’ils aient l’humilité d’admettre qu’ils se sont trompés et qu’ils soient capables de s’excuser aux autres. On est le premier modèle pour eux.»
Pour plus d’information: https://melaniebilodeau.com/.
La semaine prochaine : la suite des conseils de Mélanie Bilodeau