Le maire Juneau défend son programme de plantation d’arbres

Resté plutôt réservé lors de l’intervention d’un citoyen dénonçant certains choix d’arbres proposés par la Ville de Saint-Augustin, le maire Sylvain Juneau sort de son mutisme. Non seulement défend-il la pertinence du programme d’aide à la plantation d’arbres sur les terrains privés, mais il assure que l’initiative sera mise en place dans son intégralité. L’objectif de base étant de planter des arbres pour accroître la canopée.

S’employant à déboulonner un à un les arguments du citoyen versé en arboriculture, M. Juneau insiste sur la différence entre la répartition naturelle des espèces et leur capacité à survivre dans un climat donné. «Le critère à retenir et qui a orienté le choix des essences et variétés est la zone de rusticité. Il s’agit de l’outil reconnu et utilisé par l’ensemble des professionnels. Ainsi, bien que rares sont les écureuils qui vont transporter des graines du lac Érié jusqu’à Saint-Augustin-de-Desmaures, cela n’empêche pas une essence de cette région de croître chez nous si les conditions le permettent», précise-t-il.

Le maire ajoute que le programme de subvention à la plantation a été élaboré dans l’intention de fournir le maximum d’options aux citoyens. Il reconnaît du même souffle que certaines des variétés acceptées sont effectivement à la limite de leur zone de rusticité et moins largement répandues. «C’est ensuite aux citoyens de se faire conseiller par le pépiniériste, afin de vérifier si une essence est adaptée eu égard aux conditions présentes sur le lieu de plantation. Qui plus est, les pépiniéristes garantissent les arbres qu’ils vendent et ont donc intérêt à bien conseiller leur client.»

Par ailleurs, le maire Juneau affirme que toutes les essences admissibles pour la subvention existent, contrairement à ce qui a été affirmé. Elles sont présentes dans les catalogues des principaux producteurs québécois. «Notre service des bâtiments, parcs et espaces verts s’est appuyé sur les recommandations de professionnels du domaine (ingénieurs forestiers et biologistes), sur un travail de documentation sérieux et sur ce qui se fait ailleurs. Notamment, chez nos voisins de la Ville de Québec via leur division de la foresterie urbaine et de l’horticulture, dont la réputation n’est plus à faire.»

En façade pour garantir l’investissement

Concernant l’argument que les arbres plantés en façade risquent davantage d’être écrasés et de périr, M. Juneau rappelle «qu’il neige chaque hiver et qu’on la souffle sur les terrains avant depuis longtemps. Les gens s’y sont adaptés et protègent leurs jeunes arbres en devanture. La vie suit son cours et les arbres survivent. À preuve, les milliers d’arbres matures qui se trouvent devant les maisons ont déjà été petits».

Enfin, le maire augustinois spécifie que l’abattage d’un arbre (mort, malade ou dangereux) en façade ne peut se faire qu’après obtention d’un permis municipal. Ce qui n’est pas le cas en cour arrière. «Ainsi, note-t-il, en exigeant une plantation en façade pour octroyer la subvention, la Ville protège son investissement. Car, à la base, l’idée consiste à inciter les gens à planter des arbres pour les voir et que ce soit beau lorsqu’on circule dans notre ville. Voilà pourquoi on subventionne uniquement la plantation en cour avant.»

Le projet de règlement 2023-707 devant mener à la création du programme de subvention à la plantation d’arbres sur les terrains privés de Saint-Augustin demeure donc intact. Son adoption intégrale doit se concrétiser lors de l’assemblée du conseil municipal du mardi 21 mars prochain.