De menuisier à artisan
Portrait. Après une longue carrière comme menuisier puis entrepreneur, Joseph Massé profite de sa retraite pour créer à la main toutes sortes de pièces miniatures.
«C’est en forgeant qu’on devient forgeron, dit un proverbe et c’est en créant des pièces qu’on fini par apprendre», raconte le résident de Loretteville. À la retraite depuis plus de 10 ans, rien n’annonçait qu’il développerait cette habileté. «J’allais aux activités de l’âge d’or et une dame voulait avoir une cabane d’oiseaux. J’en ai fabriqué deux, puis trois qu’elle peignait, mais elle ne me les redonnaient pas.» L’idée, raconte-t-il, était de les donner par un tirage au sort lors de soirées dansantes.
«La pandémie m’a donné beaucoup plus de temps. Je ne lisais plus mon journal alors je descendais et je produisais.»
-Joseph Massé
L’intérêt pour la production de petites pièces en bois demandait une dextérité qui a progressé. «À un moment donné, je devais dix cabanes d’oiseaux pour elle. J’ai alors changé d’idée et je me suis dit que j’allais créer des pièces qu’on n’aurait pas besoin de peindre.» Avec le temps, Joseph Massé a commencé à préparer de petites chaises d’une hauteur de 12 cm (cinq pouces). «Ça demandait 10 heures de travail, car tous les barreaux sont tournés individuellement. J’en ai fabriqué au total une quarantaine.
Parmi les pièces ou objets fabriqués par le septuagénaire, notons un service de table et un buffet. «Ceux-là, je les ai gardés.» Il se souvient de la fabrication d’un rouet qui lui a demandé un peu de préparation. «Je suis descendu à Saint-Jean-Port-Joli où ils en fabriquent. Ils prennent une feuille de « vénir » [contreplaqué] et ils découpent la roue. La mienne avait huit raies toutes fabriquées une à une.»
Projets plus audacieux
Joseph Massé raconte que c’est la COVID qui l’a incité à fabriquer un bateau. «Comme on ne pouvait pas sortir, j’ai demandé à mon gars de me trouver des images de bateaux pirates sur l’ordinateur.» Voulant scrupuleusement ajouter les petits détails, il lui a fallu six semaines pour compléter le premier bateau et huit autres pour le second. «Il ne fallait pas que le coffre soit plus long que 51 cm (20 pouces). Je fabriqué les barils de deux centimètres (un pouce) avec tous les détails, ce qui a demandé beaucoup de temps.»
Au fil des années, M. Massé a développé un goût particulier pour les autos. «Les portes ouvrent, le volant fait tourner les roues avant. J’utilise une scie à métaux et une lime pour fabriquer le cadre de l’auto.» Afin de permettre l’ouverture les portes de 10 cm (quatre pouces) il s’est procuré quatre petits coffres en bois et pris les pentures.»
Même s’il a dû ralentir la cadence en raison d’une cataracte, Joseph Massé l’affirme du tact au tac, «c’est certain que je vais en fabriquer d’autres.»