Des rues festives et partagées pour se tricoter un été
PLANIFICATION. Dans l’esprit de se tricoter un été, le maire de Québec a annoncé vendredi la création de rues festives à la demande des résidents ainsi que de rues partagées où une circulation de 20 km/h sera permise. Ces rues appartiendront majoritairement aux enfants, cyclistes et marcheurs pour profiter de l’espace urbain dans un contexte de déconfinement.
Rues festives
Jusqu’au 15 octobre, sur le modèle de la fête des voisins, les résidents d’une rue peuvent demander à la Ville de sécuriser leur artère pour y organiser une fête éphémère. «Les gens peuvent faire tout ce qui est décent jusqu’à 11h du soir. On peut chanter, danser, les enfants peuvent dessiner à la craie. C’est libre et c’est une initiative des gens, on le fait à la demande des citoyens», a expliqué le maire Régis Labeaume.
Cette fête de rue pourra se faire sur une journée, une soirée ou même une fin de semaine. La Ville va simplement assurer la sécurité de la rue et fermer les extrémités de la rue concernée. Seuls les gens qui y habitent pourront y aller. «La Ville a besoin d’un avis de 10 jours pour créer la rue festive», a indiqué le maire. L’initiative pourra débuter le 19 juin.
Pour faire une demande, les résidents devront avoir un consensus dans le voisinage. La demande peut se faire sur le site de la Ville par formulaire, ou par le 311.
Certaines rues ne pourront pas être festives. Les exclusions s’appliquent aux rues commerciales, où il y a des bornes de stationnement ou encore un circuit d’autobus.
«À ceux et celles qui veulent fêter et recommencer une rue festive, ça peut se répéter, dans la limite de notre équipement. On a commandé du matériel additionnel comme des tréteaux et des cônes oranges», a fait savoir M. Labeaume.
Rues partagées
Une deuxième décision en vue d’un été pas plate dans la Capitale est la création de nouvelles rues partagées. À la différence des rues festives, il s’agit de rues où l’on donne de l’espace aux citoyens et la priorité aux transports actifs comme la marche et le vélo pour toute la saison. Les résidents peuvent y circuler en voiture, mais à 20 km/h.
Il existe déjà des rues partagées sur le territoire de la Ville de Québec, comme la rue Sault-au-Matelot ou encore la rue de la Plage Jacques-Cartier. Cette fois-ci, la Ville a identifié 12 rues à la grandeur de la Ville, soit deux par arrondissement pour tenter l’expérience à plus grande échelle. La Ville communiquera avec les résidents concernés. «Notre principe, c’est d’offrir aux gens des rues partagées s’ils le désirent. Sur ces rues-là on peut faire des fêtes publiques. C’est une rue qui est apaisée, où la vitesse est diminuée et le temps arrêté», a illustré le maire.
Le maire a refusé de rendre publiques les rues partagées déjà identifiées afin de consulter les gens concernés en amont et s’assurer de l’intérêt. «On n’imposera pas les rues partagées».
Les résidents qui ne seront pas dans la douzaine de rues choisies pourront toutefois faire une demande à la Ville s’il y a consensus dans le voisinage. Certaines restrictions s’appliquent cependant: il ne faut pas être une rue où circule un réseau de transport, ni où il y a un chantier, ni une rue adjacente à une caserne de pompiers.
Rues piétonnes avec alcool
Ces deux initiatives viennent bonifier les six rues piétonnes estivales déjà annoncées dans les sept SDC (Société de développement commercial). Nouveauté, la consommation d’alcool sera désormais autorisée dès aujourd’hui sur ces rues, en plus des terrasses existantes. «On autorise un repas avec alcool. Les gens vont pouvoir consommer de l’alcool avec un repas. On vous conseille d’avoir toujours un Ficello dans la poche, c’est un repas pour nous».
L’alcool pourra être acheté chez un restaurateur ou un commerçant. «Les gens pourraient aussi apporter leur alcool pour agrémenter le repas. Mais vous n’êtes pas obligés d’apporter votre caisse de 24 sur la rue Saint-Joseph. Essayez de l’acheter chez un commerçant du coin, ça ferait moins cheap un peu», a ironisé le maire.
Une bonne autogestion
À la question: ces initiatives pourraient-elles devenir permanentes? Le maire ne rejette pas l’idée mais verra comment se passe l’expérience. «Les gens seront en mode initiative et organisation, on les aide à sécuriser les lieux. […] On demande aux gens de se gouverner et de faire preuve de civisme. On leur demande de retourner la rue ou le bout [de rue] propre et en santé».