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Incursion dans l’univers du plus grand camp de réfugiés au monde

Photo: (Photo Métro Média - Perrine Gruson)

Exposition Errance sans retour

ARTS VISUELS. Éveiller les consciences aux conditions de vie des réfugiés et des populations opprimées, telle est l’une des ambitions des concepteurs de l’exposition Errance sans retour, qui sera présentée gratuitement au Musée national des Beaux-arts du Québec (MNBAQ) pendant un an.

L’idée de l’exposition est partie d’un cri du cœur du photographe Renaud Philippe qui, en 2018, a publié sur les réseaux sociaux une photo du plus grand camp de réfugiés au monde abritant la population rohingya. Les producteurs et concepteurs Mélanie Carrier et Olivier Higgins, complices dans leur travail de documentaristes-cinéastes et couple dans la vie, ont décidé d’aller encore plus loin dans ce travail de témoignage après avoir vu la publication du photographe. Olivier Higgins s’est rendu pendant un mois dans ce camp, accompagné de Renaud Philippe, dans l’idée d’y réaliser un court-métrage documentaire. Le projet est finalement devenu un long-métrage, qui sortira l’année prochaine, ainsi qu’une exposition.

L’exposition se décline en six tableaux au sein du pavillon Charles-Baillargé du MNBAQ, une ancienne prison et un lieu jusqu’à présent inutilisé. Le choix de l’espace d’exposition n’est pas anodin pour montrer le quotidien d’une population persécutée et non libre. Errance sans retour présente des extraits cinématographiques, des ambiances sonores, mais également des dioramas de l’artiste Karine Giboulo, des portraits de l’artiste Rosalie Gamache et des dessins d’enfants rohingyas.

«Cette exposition est un le résultat d’un projet rempli d’espoir, qui montre la résilience d’humains, qui sont capables de se remettre des pires choses. Cela peut être confrontant d’être face à des horreurs que d’autres humains ont vécu», résume M. Murray. Les près de 700 000 réfugiés rohingyas du camp de Kutupalong se partagent 13 kilomètres carrés de campement au Bangladesh. Cette minorité musulmane persécutée par les Birmans et a fui le génocide en s’installant dans ce camp du Bangladesh. «Errance sans retour est un titre qui ne veut pas dire que les Rohingyas ne reviendront jamais chez eux, cela signifie qu’on ne redevient jamais le même après avoir vécu ce qu’ils ont vécu», explique Mélanie Carrier.

Renaud Philippe voit l’exposition comme la possibilité d’éveiller la population à la crise des réfugiés et à leurs difficultés. «Les gens qui vont venir ici vont peut-être se demander: qu’est-ce que je peux faire comme individu? Ça commence par l’éducation, une conscience humaine, une conscience sociale, une conscience qu’on est tous reliés comme individus et qu’on accepte pour les charges économiques. Pourquoi pas pour tout ce qui est humanitaire et social?», fait valoir Renaud Philippe.

L’exposition a été réalisée en collaboration avec la communauté rohingyas de Québec, dont Mohammed Shofi, qui a vécu une quinzaine d’années dans le camp et qui se dit maintenant citoyen de Québec. Les enfants du centre multiethnique de Québec ont également participé en confectionnant des cerfs-volants accrochés dans une cellule d’exposition.

«L’idée c’est de susciter l’émotion. Si on peut semer des petites graines dans la tête des gens pour essayer de mieux comprendre ce que vivent les réfugiés, alors on fait le pari qu’on va peut-être mieux les accueillir», a résumé Mélanie Carrier.

 

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