Soutenez

Défier les statistiques, un pas à la fois

Photo: (Photo Métro Média - Archives)

TÉMOIGNAGE. Nathalie Bisson a appris à 37 ans qu’elle était atteinte de polyarthrite rhumatoïde sévère, une maladie dégénérative du système immunitaire qui s’attaque aux articulations. Plutôt que de se laisser démonter, elle choisit de mener un combat par la course à pieds, d’abord contre les médecins et finalement contre la société de performance. Elle témoigne de son parcours dans un livre qui vient de paraître avec l’aide de la chroniqueuse Mylène Moisan à la rédaction.

Habituée à de bonnes performances en course malgré sa condition de polyarthrite rhumatoïde sévère (maladie dégénérative du système immunitaire qui s’attaque aux articulations), Nathalie Bisson a dû progressivement se détacher de sa dépendance à la course et aux excellents résultats qu’elle visait en permanence qui l’ont aidée à traverser sa maladie, du moins au début.

L’addiction au sport

Peu après l’annonce de son diagnostic, Nathalie Bisson a acheté un vélo stationnaire plutôt que la marchette et le fauteuil roulant qu’on lui prédisait. Malgré sa sédentarité de l’époque, elle est montée dessus quotidiennement, au début quelques secondes, puis a augmenté son temps graduellement, malgré les souffrances physiques qui l’habitaient. Son but? Faire partie des exceptions dans les livres de médecine. Plusieurs kilomètres au compteur, elle se sentait de mieux en mieux, si bien qu’elle a décidé de partir en Gaspésie à vélo chaque année. L’objectif? Se rendre le plus loin possible en cinq jours.

La préposée aux bénéficiaires s’est ensuite mise à la course, devenu depuis son sport de prédilection. «Je reprenais le contrôle sur ma vie. Je voulais prouver au monde que j’étais encore vivante», commente la sportive sur le tard.

À LIRE ÉGALEMENT: Un modèle de lâcher-prise

C’est le sport qui l’a selon elle maintenue en vie et permis de remonter la pente sur sa maladie. En quelques années, Nathalie Bisson participe à des demi-marathons puis des marathons et vise les sommets. La course était toute sa vie. «J’étais droguée de ça, ce n’était plus très sain. Mes enfants m’appelaient Forest Mom!», insiste-t-elle en riant.

En 2013, un coup dur la frappe de plein fouet, les résultats d’IRM de la polyarthrite rhumatoïde sévère ne sont pas bons: elle sollicite trop ses articulations. Son médecin lui conseille d’arrêter la course.

C’est le début du lâcher-prise qu’elle raconte dans son livre. Elle reconditionne alors son mental contre l’hyperperformance et les attentes démesurées dont elle était coutumière.

«J’ai commencé à alterner marche et course. J’ai jeté la montre. Je marchais et courais comme je le sentais», se souvient Mme Bisson. C’est le début d’un long chemin sur la rédemption de l’apparence et du lâcher-prise, ainsi que l’abandon du jugement des autres. C’est maintenant son credo. «Ça m’a pris deux ans d’être bien dans la non-performance. Ça a été dur, je ne le cache pas. Quand je marchais lors d’une course et que je croisais une auto, je me remettais à courir juste pour ne pas avoir l’air non sportive», se remémore la Charlesbourgeoise.

En 2014, son médecin est stupéfait: jamais les indicateurs de gravité de sa maladie n’ont autant reculé, Nathalie Bisson va bien et avec son médecin, elles concluent que c’est le lâcher-prise sur le stress qui lui donne la santé. «Je ne prends plus aucun médicament depuis 2014», renchérit-elle fièrement.

C’est l’histoire de sa vie et de son lâcher-prise qu’elle souhaite finalement transmettre par le biais du Le pace du bonheur.

 

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.