La RPA de Château-Richer ferme à son tour

La situation des résidences privées pour aînés, partout au Québec, n’est pas facile depuis la pandémie. Manque de main d’œuvre, coûts d’exploitation de plus en plus élevés, taux d’inoccupation élevé en plus de la situation économique actuelle et de l’augmentation des taux d’intérêt, la Résidence Mont Champagnat de Château-Richer ne fait pas exception. L’administration a donc annoncé être dans l’obligation de cesser ses opérations dès 12 janvier 2024. Les 40 employés et les 96 résidents ont été rencontrés et avisés de la situation ce matin.

«Après plusieurs mois à envisager tous les scénarios qui nous permettraient d’éviter la fermeture de Résidence Mont Champagnat, nous n’avons nul autre choix que de prendre cette difficile décision», explique Réjean Bouchard, copropriétaire et gestionnaire de Résidence Mont-Champagnat.

Le vaste domaine de Château-Richer, dont l’établissement compte 158 appartements sur six étages, maintiendra donc sa vocation locative sans le statut et les services d’une RPA.

Cet ancien monastère des Frères Maristes de Château-Richer avait été acheté en 2016 par M. Bouchard et sa conjointe Sonia Simard et était devenu au fil des années un projet familial impliquant leurs filles, Sara-Jeanne et Marie-Laure.

Les propriétaires ont adressé une longue lettre explicative à leurs résidents et employés, expliquant les années difficiles qu’ils ont traversées avant d’en venir à cette décision finale.

«Ce fut une construction complexe avec des dépassements de coûts qui ont grugé nos avoirs personnels. Nous savions que le monde des affaires était difficile et, quelquefois, sans pitié, mais pas à ce point-là. En 2020, exténués, nous avons confié la résidence à des gestionnaires expérimentés, mais la pandémie s’est installée et les difficultés monétaires se sont amplifiées, malgré les efforts de nos gestionnaires. À l’automne dernier, nous nous sommes réinvestis en temps et en argent pour trouver d’autres solutions. Nous avons reviré mer et monde, mais en vain», expliquent-ils en spécifiant que le taux d’occupation n’est qu’à 61% malgré des efforts soutenus en publicité et que depuis plus de huit mois, le déficit mensuel oscille entre 100 000$ et 140 000$ par mois.

Tout le processus de fermeture est effectué de concert avec le CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Chaque résident aura la possibilité de demeurer dans son appartement avec ou sans le support des services à domicile du CIUSSS de la Capitale-Nationale.