Daniel Picard: un entrepreneur autochtone avec le vent dans les voiles
ENTREPRISE. Fier ambassadeur de la gastronomie autochtone, Daniel Picard a pris des années à parcourir le territoire autochtone québécois pour finalement concocter un mélange d’épices qui allait lancer son entreprise Les Épices du Guerrier. Depuis le début de l’aventure au Festival western de Saint-Tite en 2018, le succès est toujours au rendez-vous.
«Nous avions écoulé notre stock de 500 contenants en un temps record. Par la suite, nous avons connu un très bel été 2019 dans les marchés publics. Ayant travaillé dans le domaine informatique, nous avons toujours pu compter sur la vente en ligne ce qui a été un investissement crucial alors que nos chiffres continuent d’être excellents malgré la pandémie. Nos épices sont maintenant vendues dans 300 points de vente dans la province», précise le résident de Wendake, mais également de Beauport depuis quelques années.
L’entreprise est reconnue pour son produit vedette d’épices mélange traditionnel qui vient dans une bûche cadeau. Une façon originale de mettre en valeur ce produit haut de gamme.
«Je suis fier de dire que nous sommes les épices les plus chères du Québec à 25$ pour 100 grammes. Nous avons maintenant trois mélanges d’épices et une sauce piquante. Quand les gens essaient nos produits, ils disent toujours qu’ils n’ont jamais goûté quelque chose comme ça. Nos épices ont un goût particulier qui peut être utilisé dans plusieurs plats différents. J’aime dire que ça goûte le Québec. Mon but en offrant ses épices est de faire découvrir notre terroir à toutes les cultures et donner aux gens le sourire. En trois ans, nous n’avons jamais eu un seul retour de nos produits.»
Pourquoi pas Las Vegas?
Si la notoriété des Épices du Guerrier commence à faire son chemin au Québec alors que le réputé chef Jean Soulard n’hésite pas à endosser le produit et que Véronique Cloutier en a fait son produit coup de cœur de l’année dans son magasine, la popularité du produit gagne du terrain aux États-Unis également grâce à un voyage à Las Vegas.
«Nous avons parcouru 10 000 km en voiture pour débarquer directement au Caesars Palace. Grâce à des contacts, j’ai pu m’entretenir avec l’équipe du restaurant Hell’s Kitchens du chef Gordon Ramsey qui a essayé nos produits. Nous avons fait une forte impression alors qu’ils ont adoré nos produits. Je suis confiant de développer une relation d’affaires avec eux dans un futur rapproché.
Redonner au suivant
Le chef d’entreprise n’hésite pas également à faire des dons à certaines fondations de la région.
«Je me suis beaucoup cherché quand j’étais jeune. À l’âge de 22 ans, j’avais déjà commis six tentatives de suicide. Grandir en étant homosexuel dans un milieu autochtone, cela a été très difficile. Ce sont les maisons des jeunes qui m’ont sauvé. C’est pour cela que je n’hésite pas à les aider. J’ai également une autre motivation pour le succès de nos produits. Je veux changer l’image préconçue de certaines personnes qu’un entrepreneur autochtone n’est pas fiable. Je le vis encore au quotidien et je veux changer cela par le succès», termine le président fondateur.