L’Indiana, un gymnase mythique et des championnes du Connecticut au menu de Rosemarie Dumont
BASKETBALL. On peut compter sur les doigts d’une main le nombre de joueuses collégiales de la région de Québec qui ont eu l’opportunité dans les dernières années d’aller évoluer au sud de la frontière dans la prestigieuse NCAA. La joueuse des Dynamiques de Sainte-Foy, Rosemarie Dumont, accomplira ce tour de force l’an prochain alors que l’ailière de six pieds trois pouces vient d’accepter une bourse d’études complète à l’Université Butler, en Indiana.
«Je suis super heureuse. J’ai vraiment travaillé fort pour réussir à me faire remarquer et j’ai fait beaucoup de sacrifices. Je suis excitée d’aller jouer là-bas et de pouvoir évoluer dans une conférence très forte (Big East). Cependant, je suis très lucide et je sais que je vais devoir travailler encore plus fort pour me démarquer dans ce calibre de jeu», affirme la jeune basketteuse.
Plusieurs facteurs ont penché dans la balance avant de choisir définitivement Butler comme destination universitaire. Pas moins de 20 institutions étaient intéressées aux services de la Fidéenne qui a joué son basketball secondaire aux Compagnons de Cartier et sa cinquième année de secondaire au Séminaire Saint-François. «Mon top 5 comprenait San Diego, James Madison, l’Université Laval, UMass et Butler. Ma visite à San Diego m’a vraiment attirée et j’adore les entraîneurs de l’Université Laval, mais je me suis sentie désirée à Butler. C’est étrange à dire, mais ils ont été très honnêtes dans le recrutement et ils n’ont pas hésité à me dire mes défauts comme joueuse ce qui est une pratique très rare dans le recrutement. Ils m’ont assuré que j’allais devenir une meilleure joueuse en les choisissant. C’est mon rêve depuis que je suis toute petite de jouer dans la NCAA et je suis hyper contente de mon choix.»
Endroit de rêve
L’Université Butler est située directement à Indianapolis et accueille un peu plus de 5000 étudiants. Le gymnase appelé Hinkle Fieldhouse est classé comme monument historique aux États-Unis et accueille les équipes de basketball des Bulldogs de Butler depuis 1928. La scène finale du film culte Hoosiers mettant en vedette l’acteur Gene Hackman y a même été tournée. «C’est une chose qui a été mentionnée lors de ma visite. J’ai aussi assisté à un match lors de mon passage là-bas et il y a une ambiance folle. Il y a facilement 7000 personnes qui assistent régulièrement aux parties de l’équipe. Une autre chose qui m’a attirée là-bas est la présence de la formation du Fever d’Indiana de la WNBA. C’est très rare de voir une formation professionnelle qui évolue sur un site universitaire. Ce sera un privilège de côtoyer et de regarder les joueuses.»
Des adversaires redoutables
En choisissant l’Université Butler et la conférence du Big East, la basketteuse aura la chance de se frotter aux Huskies de l’Université du Connecticut qui vont jouer eux aussi dans cette conférence à partir de 2020. Les Huskies ont remporté 6 des 10 derniers championnats nationaux aux États-Unis et est la formation la plus titrée de l’histoire. Une occasion dont la grande joueuse voulait à tout prix profiter. «C’est certain que j’ai hâte de jouer contre ces filles-là. Je m’imagine déjà dans des parties et compter des paniers importants. Je voulais les affronter et cela a aussi joué dans ma décision.
Conseillère bien spéciale
Rosemarie avoue bien humblement que le processus de recrutement a été difficile par moments. «T’arrives à la maison et t’aimerais simplement faire tes trucs d’école, mais il faut que tu répondes à chaque soir à plusieurs textos d’entraîneurs qui essaient de te recruter. Ça peut devenir vraiment intense. Heureusement, j’ai pu discuter avec Khaléann Caron-Goudreau qui joue avec le Rouge et Or. Elle a aussi joué plusieurs saisons avec les Commodores de Vanderbilt et les Longhorns de Texas dans la NCAA et elle n’a pas hésité à me raconter son expérience et les choses auxquelles je devrais faire attention. Ça m’a beaucoup aidée. Elle m’a donné le conseil de choisir une université qui me ressemblait et c’est ce que j’ai fait. Butler est une petite université, très solide académiquement et les gens sont authentiques et humains», précise la jeune femme de 19 ans.
Potentiel élevé
Si l’on écoute l’entraîneur-chef des Dynamiques de Sainte-Foy en basketball division un, Dave Laroche, l’arrivée de Rosemarie avec sa formation ne laissait pas présager un tel cheminement. «Tout le mérite lui revient pour cet accomplissement. Elle a une superbe éthique de travail. Elle vient tous les jours au gymnase pour essayer de s’améliorer. À sa première saison, elle était bien loin de ce niveau. Les choses ont vraiment déboulé à sa deuxième année alors que son jeu s’améliorait à chaque rencontre. Elle a également réussi à développer son tir de trois points. Les recruteurs s’intéressaient déjà à elle en raison de sa grandeur, mais elle a reçu beaucoup d’attention au fur et à mesure que son jeu s’améliorait et je crois vraiment qu’elle est encore bien loin d’avoir atteint son plein potentiel. Elle travaille tellement fort que je suis très optimiste de la voir performer chez nos voisins du sud.»
Objectif ambitieux
Avant de s’extrader aux États-Unis, il reste à Rosemarie Dumont à terminer sa dernière saison collégiale. Après une défaite crève-cœur en finale nationale l’an dernier, les Dynamiques tentent à nouveau de retourner au championnat canadien et elles occupent présentement le premier rang au classement de la saison régulière du RSEQ. «Nous avons eu un début de saison difficile avec Dawson qui nous a fait la leçon dans notre gymnase en ouverture, mais les choses se sont replacées. Je sentais que Rosemarie était préoccupée avec son processus de recrutement et c’est normal. Depuis sa décision, elle a beaucoup moins de pression sur les épaules et son sourire est revenu. Elle a un rôle important à jouer pour nous et nous commençons à jouer du bon basket. Nous serons une équipe à surveiller à la fin de la saison», termine le dirigeant.