TOURISME. Même si Destination Mont-Sainte-Anne enchante plusieurs acteurs de l’industrie touristique de la Côte-de-Beaupré, certains y voient plutôt l’arrivée à la croisée des chemins.
(Photo TC Media – Prisca Benoit)
Depuis quelques mois, la MRC de La Côte-de-Beaupré a signifié son intention de redorer le blason de l’industrie touristique dans la région. Elle a réservé un montant de 390 000$ pour Destination Mont-Sainte-Anne, un projet, toujours en train de se dessiner, qui vise à encourager les entrepreneurs à investir dans le développement touristique du coin.
Une première étape a été franchie la semaine dernière. Le professeur titulaire de la Chaire de tourisme Transat à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, Paul Arsenault, est venu à la rencontre des élus, des gens d’affaires et du milieu touristique pour discuter de la bonne façon d’investir cette somme. «On est arrivé assez rapidement à la conclusion que ce n’était pas d’un Office de tourisme dont on avait besoin, mais plutôt de savoir comment bien structurer l’offre touristique, explique-t-il. Il n’y a aucun lien de cause à effet entre un Office de tourisme et le nombre de visiteurs sur place.»
Pour Destination Mont-Sainte-Anne, Paul Arsenault propose plutôt la mise sur pied d’une organisation de gestion de la destination, dont la mission serait d’accompagner les promoteurs dans leur projet, d’informer les élus et d’animer le milieu touristique. Cette entité aurait le rôle de déterminer sur quelles forces la Côte-de-Beaupré devrait pousser pour se démarquer efficacement.
Miser sur ses forces
Le sentiment est clair au cœur de l’assistance: on ne peut plus recommencer les mêmes erreurs du passé, au risque de devoir en froisser quelques-uns. «Il va falloir choisir ce qu’on laisse tomber, avance la copropriétaire du Canyon Sainte-Anne, Hélène McNicoll. C’est le piège dans lequel on est tombé. On veut être tout, la culture, la bouffe, les festivals, la nature, etc., mais il y a des niches dans lesquelles on excelle et d’autres dans lesquelles on est moins bien.»
Ce sentiment est partagé par le directeur de l’Office du tourisme de Québec, qui s’occupe aussi de quatre MRC dans la région, André Roy. «On ne peut pas plaire à tout le monde, croit-il. Nous, notre travail, c’est d’attirer des touristes dans notre région. Après cela, ce sont aux entreprises de faire leur travail de marketing pour attirer les clients.»
Cela fait un an que l’OTQ a pris elle aussi un nouveau virage pour mettre le visiteur au cœur de son modèle d’affaires. Plutôt que de parler du membership des entreprises touristiques, on les considère désormais comme des partenaires de l’OTQ. «Ça semble être le gros bon sens, mais de dire que ce n’est plus les membres le plus important, ç’a un impact extrêmement important sur tout le type de marketing qu’on fait en 2017 où on mise sur le contenu et l’expérience.»
Cela fait déjà un an que les acteurs de l’industrie touristique travaillent dans l’optique d’une destination Mont-Sainte-Anne. «Que les élus se soient engagés avant la présentation, ça nous fait partir sur le bon pied», croit la copropriétaire du Canyon Sainte-Anne, Hélène McNicoll. «C’est motivant de voir des univers différents se regrouper ici pour entendre les nouvelles façons de faire, estime quant à elle la coordonnatrice de la Grande Fête de la Côte-de-Beaupré, Cynthia Hovington. Ça nous confirme que ce n’est pas hors de sens que de penser dans une autre traque.»