La vente de Saint-Hubert surprend le Groupe Martin
ÉCONOMIE. Pierre Martin, copropriétaire du Groupe Martin qui possède les 12 restaurants Saint-Hubert de Québec et Lévis avoue avoir été «surpris» d’apprendre, ce matin, la vente du Groupe Saint-Hubert au géant ontarien Cara, mais selon lui, il n’y a pas de quoi s’inquiéter.
«Nous sommes propriétaires des deux restaurants de Lévis et des dix de Québec, cela ne change rien dans l’administration et la gestion des restaurants et rien pour les employés. D’ailleurs nous enverrons un communiqué ce matin pour les rassurer», a assuré M. Martin.
Il considère la transaction comme une bonne nouvelle. Les Entreprises Cara est «un spécialiste de la restauration. L’acquisition vient complémenter son organisation.»
D’ailleurs, rappelle-t-il, St-Hubert est une entreprise en très bonne santé. «S’ils ont payé un tel montant, ce n’est certainement pas pour fermer des restaurants. Au contraire, ils vont sûrement en ouvrir d’autres.»
S’il est surpris par la nouvelle, Pierre Martin et ses associés s’attendaient à ce qu’une vente arrive. «M. [Jean-Pierre] Léger a 70 ans, on savait qu’il n’avait probablement pas de relève, on se doutait que cela arriverait, mais on n’avait pas d’indications sur le moment», a-t-il ajouté.
Malgré tout, M. Martin dit avoir un petit pincement au cœur puisque les destinées du Groupe Martin et de St-Hubert sont liées depuis près de 50 ans.
Le restaurant St-Hubert de Lévis a ouvert ses portes en octobre 1985 et celui de Saint-Nicolas en septembre 1998. Les deux ont subi d’importantes rénovations en 2009 pour Lévis et 2015 pour Saint-Nicolas.
Rectifier le tir
Le copropriétaire Jean Martin tient pour sa part à être clair: le Groupe Martin ne vend pas ses restaurants. «On a reçu beaucoup d’appels de gens qui croyaient que c’était nous qui vendions les rôtisseries, raconte-t-il. Mas ce n’est pas la famille Martin qui vend, seulement la famille Léger.» Avec ses 12 succursales, incluant la Rive-Sud et Sainte-Anne-de-Beaupré, le Groupe Martin est le plus grand franchisé Saint-Hubert au Québec.
L’homme d’affaires ne croit pas que la transaction à un groupe ontarien peut nuire à la fréquentation des Québécois dans les restaurants. «Les franchisés québécois sont très impliqués dans le marketing, explique-t-il. On a aussi de bonnes équipes très présentes sur le terrain.»
Le père et l’oncle des enfants Martin ont acquis les premières franchises de la région en 1967. Après leur dernière acquisition à Val-Bélair en 2015 et leurs nombreuses rénovations, le Groupe Martin vise le secteur de Bouvier dans Lebourgneuf pour une future succursale.
Transaction d’un demi-milliard
Cara a acheté St-Hubert pour la somme de 537 M$. «L’acquisition de St-Hubert représente une excellente complémentarité stratégique pour les deux sociétés. Cette opération donne à St-Hubert l’occasion de stimuler la croissance de ses restaurants grâce à l’ajout des marques Cara au Québec et de mettre en œuvre un programme visant les produits alimentaires de détail à l’échelle nationale pour Cara, basé au Québec, au moyen des unités de production et des fournisseurs existants», a expliqué le président et chef de la direction de Cara, Bill Gregson.
Concrètement, Cara acquiert 117 restaurants, dont 108 au Québec, qui génèrent un chiffre d’affaires de 407 M$, deux usines de production alimentaire et deux centres de distribution au Québec qui ont un chiffre d’affaires 225 M$ et un porte-feuille de 28 propriétés dont deux usines de production.
De plus, Cara a assuré que le siège social de Laval restera en opération et tirera profit de l’expérience de l’équipe de direction et de gestion en place.
En collaboration avec Prisca Benoit