Jeune conseil de Québec: quand la jeunesse s’initie à la politique municipale
POLITIQUE. La politique municipale n’a rien d’une affaire de «vieux», au contraire, veulent prouver les participants du Jeune conseil de Québec (JCQ), une simulation parlementaire pendant laquelle de jeunes mordus de politique tiennent le rôle de conseiller municipal.
L’Hôtel de Ville de Québec deviendra dans les prochaines heures le théâtre d’une simulation parlementaire non partisane destinée à l’apprentissage des rouages de la politique municipale. Du jeudi soir au dimanche, la cinquantaine de participants, conseillers, conseillers de l’opposition et journalistes, auront la chance d’occuper le siège des actuels représentants de la population, de présenter et de débattre de différents projets de règlements préparés spécialement pour l’occasion.
«Le palier municipal, c’est celui qui est le plus proche des gens, mais c’est également celui qui est le moins connu», lance d’emblée le président du conseil d’administration de l’Association des jeunes conseillères et conseillers de la Ville de Québec (AJCCVQ)et maire de la simulation, Jonathan Marlot. Le projet s’inspire de son pendant montréalais, le Jeune conseil de Montréal, qui tiendra en 2017 sa 30e édition et auquel plusieurs élus montréalais ont déjà pris part avant de se lancer en politique.
Après une première édition de rodage qui s’est déroulé l’an passé à l’ancien Hôtel de Ville de Sainte-Foy, la Ville de Québec a perçu d’un très bon œil le retour du Jeune conseil de Québec, cette fois-ci, à même ses locaux. «Quand on a vu la réponse du milieu et l’implication de ces jeunes brillants et allumés, on savait que ça allait être répété», soutient le conseiller municipal Jérémie Ernould nommé responsable des dossiers jeunesse après la première édition.
Des enjeux bien réels
Pour Jonathan Marlot, la politique municipale touche tout autant les jeunes citoyens que l’ensemble de la population. «Le jeune étudiant qui veut se rendre à l’université, est-ce que le transport en commun est adapté pour qu’il puisse s’y rendre? Est-ce que les poubelles sont ramassées devant chez eux? Est-ce qu’il peut se promener dans sa rue l’hiver? Ce sont des sujets qui touchent concrètement la vie de tous les jours et qui sont tellement quotidiens que parfois, on peut être porté à en oublier l’importance», rapporte-t-il.
Devant les faibles taux de participation aux élections municipales, 54,9% en 2013 et 49,9% en 2009, le JCQ se veut un outil d’apprentissage et de formation pour aiguiser son intérêt à la politique municipale. «Je ne me sentais pas particulièrement interpellé à la politique municipale avant de participer à la simulation, confie Sarah Bigras, participante pour une deuxième année au JCQ et responsable des communications à l’AJCCVQ. Quand on creuse un peu plus, on se rend compte qu’il y a beaucoup plus de choses qui sont gérées par le municipal qu’on pense.» La participante a assisté à quelques reprises au conseil de ville de Québec pour se familiariser au processus municipal.
Avec des jeunes adeptes de politique, il fallait s’y attendre: tout le spectre politique québécois est représenté chez les participants du JCQ. «C’est vraiment le reflet de notre société, croit Jonathan Marlot, lui-même président de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec. Au niveau fédéral ou provincial, on peut avoir des différences importantes, mais être d’accord au niveau municipal.» Selon lui, la simulation est accessible à tous, peu importe les antécédents et le domaine d’étude des étudiants, il est possible de trouver sa place dans la simulation.
Cette année, trois projets de règlements seront présentés lors de la simulation, en plus d’un projet partisan par parti développé lors de la simulation. Les thèmes de la sécurité publique, la parité et l’inclusion dans les institutions ainsi que le transport moderne seront développés. Le journal de la simulation, avec à sa tête la rédactrice en chef Sarah Bigras, suivra le travail des conseillers au jour le jour.
Québec Hebdo