Coupe d’arbres sur la rue du Volt: «drastique» pour certains résidents, «essentielle» pour Hydro-Québec
Hydro-Québec entend couper bientôt une centaine d’arbres chez des résidents de la rue du Volt, au nord-est de Charlesbourg, en raison du danger qu’ils représentent pour les lignes de distribution à haute tension qui sont situées derrière les propriétés. Une intervention jugée «drastique» par certains d’entre eux, mais «prioritaire» selon la société d’État pour des raisons de sécurité du public et de fiabilité du réseau.
Si Hélène Bruniau reconnaît que la mesure peut être justifiée pour certaines propriétés au bas de la rue où les pylônes frôlent les terrains, elle s’explique difficilement pourquoi toute la rue est visée. De même, elle ne s’objecte pas forcément à ce qu’un ou deux arbres considérés potentiellement plus dangereux disparaissent, mais elle ne voit pas pourquoi Hydro-Québec en cible une dizaine, soit près de la moitié qui compose son aménagement paysager. Chez elle comme chez son voisin, la plupart des arbres menacés sont plantés à plus de 60 pieds (18 mètres) des lignes de distribution. «Ce qu’on craint, c’est surtout le saccage, […] c’est le côté drastique», laisse-t-elle tomber.
De l’employé d’Hydro-Québec qui s’est présenté chez elle la semaine dernière, Mme Bruniau n’a pu qu’apprendre que la société d’État voulait reprendre ses charges de servitude qu’elle avait négligées pendant plus de 25 ans. Cette servitude, qui lui confère des droits de passage et d’entretien, l’autorise à intervenir sur un terrain où la sécurité lui paraît menacée. D’où, d’ailleurs, que le site Internet de la société exige que tout projet d’aménagement lui soit soumis au préalable.
Appliquer les normes réglementaires
Du côté d’Hydro-Québec, on fait valoir que les droits de servitude sur ces terrains de la rue du Volt datent de 1958 et que, normalement, le notaire en avisera tout nouveau propriétaire. Nombre d’opérations mineures ont par ailleurs été menées au fil des années, la dernière remontant en 2011. Il s’agit toutefois de la première intervention de cette envergure, signe que la société d’État estime le danger suffisamment grand pour la sécurité du public et la fiabilité du réseau pour appliquer les normes réglementaires de façon prioritaire.
À ce titre, il lui importe de dégager la zone comprise dans «l’emprise», soit sur une largeur de 30,5 mètres de chaque côté du pylône. Cette mesure vise à éviter les arcs électriques qui peuvent causer des incendies ou des blessures, explique la porte-parole d’Hydro-Québec, Gina Savard. Elle précise que le danger est présent même si les arbres ne touchent pas aux fils: «L’électricité, on ne la voit pas. […] Les électrons voyagent», en mentionnant par ailleurs que les arbres qui, à pleine maturité, ne dépassent pas 2,5 mètres sont autorisés.
Prévues entre le 20 août et la fin septembre, ces coupes devraient régulariser la situation pour les 30 à 40 prochaines années.
Membre du Groupe Québec Hebdo