«La beauté d’une corporation, c’est d’être proche de son monde» – Isabelle Bertrand, technicienne en loisirs à l’arrondissement de Charlesbourg
Qu’est-ce qu’une corporation de loisirs? Que fait-elle? À qui sert-elle? Qui s’en occupe? Autant de questions dont les réponses permettront de mettre la table pour les portraits individuels des corporations de loisirs et de leur quartier qui suivront dans les prochaines semaines.
«Notre mandat, c’est d’offrir du loisir selon le meilleur rapport qualité/prix, et de gérer les équipements et les immeubles que nous prête la Ville de Québec», pose d’emblée André Cantin, président de la Table de concertation des corporations de loisirs et des Loisirs Notre-Dame-des-Laurentides. Chalets de loisirs, parcs, arénas, terrains de balle…: les corporations s’occupent ainsi d’entretenir et de surveiller ces lieux où elles programment des activités récréatives. De l’une à l’autre, à la faveur de la Table de concertation qui permet d’harmoniser les visions, on tente de privilégier la complémentarité pour ne pas diluer l’offre ou se disputer les ressources pour un même cours qui serait proposé simultanément.
Ce mandat d’animation et de gestion, les corporations le reçoivent de la Ville selon une entente qui se renouvelle annuellement. Cette dernière offre également soutien et encadrement à ces organismes à but non lucratif composés en majorité de bénévoles et qui doivent autant que possible autofinancer leurs activités offertes aux jeunes comme aux adultes.
De la communauté, par la communauté, pour la communauté
Cela dit, «la corporation de loisirs est née de la communauté à la base, avant même que la Ville ne lui délègue un mandat, rappelle Charles Pagé, directeur de section à la Division de la culture, du loisir et de la vie communautaire à l’arrondissement de Charlesbourg. Des gens se sont regroupés pour se donner des services. Les corporations existeraient même si la Ville de Québec ne s’en était pas mêlée», soutient-il.
Saint-Rodrigue, Guillaume-Mathieu, Bourassa, du Jardin, Notre-Dame-des-Laurentides, Maria-Goretti, Bourg-Royal et du Plateau: cela part donc d’un principe de proximité auquel tiennent les citoyens attachés à leur quartier, renchérit Geneviève Martin, conseillère en culture, loisirs et vie communautaire à l’Arrondissement. Des deux côtés, on croit que la corporation peut servir de porte d’entrée aux nouveaux résidents pour rencontrer leurs nouveaux voisins et développer un sentiment d’appartenance à leur quartier d’accueil. Pour les autres, c’est l’occasion de briser l’isolement, de décompresser, de se retrouver entre amis.
En plus d’animer ainsi leur milieu de vie, ces organismes cherchent aussi à y investir pour améliorer les aires de jeux ou les équipements qu’ils gèrent. «C’est particulier à Charlesbourg, ça; ils investissent parce que, contrairement à ce qui est la règle ailleurs, ils sont chez eux et ils ont la fierté de s’occuper de ces choses-là, en partenariat avec la Ville», précise Charles Pagé.
«Un loisir fort, c’est une communauté forte» – Isabelle Bertrand
Avec une offre annuelle qui avoisine les 1000 groupes de cours, des inscriptions qui frôlent les 20 000, des espaces qui sont utilisés à plein régime, des équipements qui se renouvellent et se mettent au goût du jour…: la popularité du loisir et, par conséquent, de la corporation ne se dément pas. L’avenir est donc encourageant? «Oui, répond sans hésiter André Cantin, surtout si la Ville continue de déléguer des mandats.» L’été dernier, quatre corporations ont ainsi eu la responsabilité, nouvelle et heureuse, des programmes vacances-été (PVE); les quatre autres devraient leur emboîter le pas dès l’été prochain.
Même son de cloche à l’Arrondissement, qui lève son chapeau à ce travail porté à bout de bras par les corporations et les bénévoles. «Mais si tu veux survivre, il faut que tu te renouvelles, que tu adaptes tes services aux changements du quartier», conseille Charles Pagé.
Série sur les corporations de loisirs: Avec ses huit corporations de loisirs, Charlesbourg se distingue en matière de services de loisirs de proximité. Si chacune d’elles est chargée d’animer le quartier qui l’abrite, encore faut-il qu’elle soit au diapason de sa dynamique et de sa composition, à l’écoute des besoins et des intérêts des citoyens qui habitent le secteur. C’est donc en tant qu’actrices et spectatrices de leur communauté que le Charlesbourg Express leur a lancé l’idée d’une série où, en nous parlant d’elles-mêmes et de leur programmation de loisirs, elles nous diraient en même temps quelque chose de leur milieu de vie.
Membre du Groupe Québec Hebdo