Écrasement d’hélicoptère: un dénouement heureux
EXERCICE. Jeudi, un hélicoptère au bord duquel prenaient place deux pilotes s’est écrasé à la Base militaire Valcartier avant de prendre en feu. Les flammes se sont propagées au bâtiment adjacent, faisant prisonnière une personne qui se trouvait à l’intérieur. Heureusement, il ne s’agissait là que d’une simulation, mais dont les conditions réelles ont mis à l’épreuve les acquis des finissants de Techniques de sécurité incendie et de Soins préhospitaliers d’urgence du Campus Notre-Dame-de-Foy (CNDF).
Activité récompense pour couronner la formation reçue pendant l’année, la simulation, d’envergure, a permis à huit aspirants pompiers et cinq futurs ambulanciers de vivre une expérience des plus réalistes. À leurs côtés pour les épauler, des membres du Service des incendies de la Base, de la 5e Ambulance de campagne, du 430e Escadron tactique d’hélicoptères, ainsi que de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ).
«Une intervention dans un cas d’écrasement d’aéronef, c’est nouveau pour eux», confiait le lieutenant Carl Darveau avant l’opération. Aussi les étudiants ont-ils eu droit, le matin même, à une formation en accéléré sur l’ABC d’un hélicoptère, tout en étant tenus dans l’ignorance des détails du scénario à venir. Comme dans la vraie vie.
Branle-bas de combat
«On a un hélicoptère Griffon, avec deux personnes à bord, qui a un problème de moteur. Il va atterrir dans deux minutes», ont-ils reçu comme premier signalement, un peu après 10h. Le temps de se mettre en route, et ils apprenaient que l’engin s’était écrasé, son moteur en feu.
«Ça vient balayer le topo de départ en augmentant le niveau de stress, a expliqué, sous le feu de l’action, le capitaine Denis Côté. Quand tu reçois une alarme, tu visualises la scène et ce que tu dois faire; avec ces nouvelles informations, on vient bousculer leurs plans.»
Sur place, les équipes ne se sont pas moins déployées avec ordre et logique, suivant les tâches qui avaient été assignées à chaque membre. Le porte-lance a pris les devants avec un premier jet d’arrosage dirigé sur l’hélicoptère, en dessous duquel gisait un corps que ses coéquipiers ont transporté hors de la zone de danger. «Les pompiers doivent s’occuper des blessés jusqu’à l’arrivée des ambulanciers», a précisé le capitaine Côté.
Loin d’être au bout de leur peine, les apprentis sapeurs ont ensuite combattu le feu qui, de l’hélicoptère, s’était propagé au bâtiment adjacent de trois étages où on rapportait une victime inconsciente. Certains avaient pour mandat d’aller à sa recherche alors que d’autres travaillaient à faire de la ventilation pour permettre à la fumée, dense, de s’échapper des lieux.
D’abord mannequins inanimés, les blessés ont pris forme humaine entre les mains de l’équipe de services préhospitaliers, qui ont mis en pratique le protocole d’usage pour identifier les blessures et stabiliser les patients.
Une heure plus tard, tous les intervenants pliaient bagages. Mission accomplie.
Impressions à chaud
«On sait que c’est une simulation, mais il y a du vrai feu, de la vraie boucane, et donc quand même de vrais dangers», a réagi Mathieu Parent au terme d’une opération qui aura mis à l’épreuve la gestion de ses émotions. Et aussi sa force: «Grimper des boyaux jusqu’au troisième étage, c’était lourd», a-t-il réalisé avec, malgré tout, un sourire des plus satisfaits.
Claudie Doucet parlera également de défis de gestion pour les services de soins préhospitaliers: «Le traitement des blessés, c’est comme à l’habitude, mais gérer l’évacuation [par ambulance], c’est quelque chose qu’on fait moins souvent à l’école.» L’un comme l’autre s’entendent pour dire que «c’est une bonne pratique pour la vie».
Québec Hebdo