Beauport–Sainte-Brigitte-de-Laval

Centre de la famille Valcartier: la vie après l’armée

SOUTIEN. Votre conjoint ou conjointe, votre père ou votre mère, votre enfant, s’engage dans l’armée canadienne. Un jour, après 5, 10, 15 ans à servir loyalement le pays, une blessure met involontairement fin à sa carrière. Ce n’est pas seulement lui ou elle qui quitte l’uniforme, c’est aussi vous, sa famille, qui en partagez les contrecoups. Ensemble, vous aurez désormais accès aux services offerts au Centre de la famille Valcartier.

Le gouvernement du Canada, par l’entremise d’Anciens Combattants Canada, lance en effet un projet pilote qui s’adresse aux vétérans libérés pour des raisons médicales ainsi qu’à leur famille. Appelé à faire ses preuves d’ici les quatre prochaines années, il vise à donner accès au Programme des services aux familles des militaires pour une période de deux ans à compter de la date de la libération. Sept Centres de ressources pour les familles des militaires participent à cette initiative, dont celui de Valcartier dans la région de Québec.

«Passer dans la vie civile après plusieurs années au sein des Forces armées canadiennes, ça comporte quand même plusieurs défis», a expliqué la directrice générale du Centre de la famille Valcartier, Marie-Claude Michaud, lors d’un point de presse qui s’est tenu vendredi. Parmi ces défis, il y a celui de composer avec le stress, «particulièrement élevé chez les familles dont un militaire est blessé physiquement, psychologiquement, moralement». Passera-t-il au travers? Réussira-t-il à se trouver un nouvel emploi? Comment vivre cette transition?

C’est le genre d’accompagnement qu’ils pourront trouver au Centre de la famille Valcartier, qui soutient déjà depuis 25 ans les familles de la communauté militaire répartie sur l’Est-du-Québec. Ce projet pilote vient ainsi combler un «gouffre», selon l’expression de Roméo Dallaire, dans l’offre de services aux militaires.

Un pont par-dessus le gouffre

Le lieutenant-général maintenant à la retraite ne saurait trop insister sur ce soutien à prodiguer à ceux qui quittent l’uniforme – quand ce n’est pas l’uniforme qui les quitte. «Trop souvent, on en a vu qui se sont enlevés la vie parce qu’ils se sont sentis abandonnés, et leurs familles aussi ont été abandonnées.» Roméo Dallaire voit dans cette initiative un juste retour de loyauté envers tout militaire qui a servi son pays, «au péril de sa vie et au sacrifice de sa famille».

Avec l’implantation de ce projet pilote, le Centre de la famille Valcartier s’attend à composer avec une hausse de quelque 500 personnes, accompagnées de leur famille, qui viendraient ainsi s’ajouter aux 2000 individus qui chaque année ont recours à ses différents services.

Environ 1000 membres des Forces armées canadiennes sont libérées annuellement pour raisons médicales. Avec eux se trouvent impliqués 700 conjoint(e)s et 900 enfants. Outre Valcartier, les six autres centres où est implanté le projet pilote sont Esquimalt, Edmonton, Shilo, Trenton, North Bay et Halifax.

Québec Hebdo

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