Saint-Sauveur: moins de terrains vacants, plus de logements sociaux
LOGEMENTS. Une vingtaine de personnes ont pris part à une marche exploratoire dans le quartier Saint-Sauveur lundi afin d’identifier des terrains vacants ou sous-exploités et des bâtiments abandonnés qui pourraient servir d’endroits où construire des logements sociaux, selon le Comité des citoyennes et des citoyens du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS).
L’activité s’inscrivait dans le cadre de la semaine d’occupation de terrains et de bâtiments initiée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Le CCCQSS souhaitait ainsi dénoncer les propriétaires qui laissent leurs terrains à l’abandon ainsi que la spéculation qui frappe le quartier.
Selon les données recueillies par le comité, certains terrains visités au cours de la marche ont vu leur valeur foncière augmenter de 230 à 450% depuis 2010. Or, le quartier Saint-Sauveur est un endroit où la pauvreté se fait encore sentir.
«À ces prix, lorsque les promoteurs construisent des condos ou même du logement locatif, ce sont à des prix que les gens du secteur ne peuvent pas se payer, affirme Marie-Christine Gagnon, organisatrice-animatrice au CCCQSS. De plus en plus, on voit les gens qui doivent s’en aller plus loin pour des logements à la hauteur de leur budget. Ça contribue à l’isolement social, puisque les gens sont plus proches des services et des activités dans les quartiers centraux.»
Ainsi, le comité a jusqu’à maintenant répertorié une soixantaine de terrains et de bâtiments dans le secteur pour des logements sociaux. Lorsque ces terrains sont trop petits, le CCCQSS aimerait que les propriétaires les aménagent de façon à ce qu’ils soient plus intéressants pour les résidents.
Parmi les terrains répertoriés, on retrouve le stationnement à l’angle des rues Saint-Vallier et Carillon ainsi qu’un terrain vacant à l’angle des rues Bayard et Bagot.
Mme Gagnon rappelle que le dernier budget québécois a, pour une deuxième année consécutive, prévu de financer 1500 nouveaux logements sociaux au Québec, ce qui est deux fois moins qu’avant 2015. «La majorité des annonces de développement résidentiel dans le quartier sont des condos, mais ça ne répond pas aux besoins. Nous, ce dont on aurait surtout besoin, ce sont des logements sociaux, les gouvernements doivent agir et réinvestir massivement», ajoute-t-elle en exhortant également le fédéral à appuyer de nouveau la construction de ce type de logements.
D’autres actions sont prévues cette semaine à Québec, dont une manifestation régionale qui sillonnera la Basse-Ville mercredi.
Québec Hebdo