Amoureux du vintage et du kitsch, Bruno-Clément Boudreault et Dominique Dupont ont créé voilà deux ans une boutique virtuelle d’objets chinés un peu partout. Et devant l’engouement pour leurs trouvailles ils ont décidé, en avril dernier, d’ouvrir une boutique ayant pignon sur rue dans le quartier Saint-Sauveur.
«On a commencé cette expérience comme un loisir. Nous étions des jeunes professionnels, avec des soirs et des week-ends de temps libre. Dans la perspective de la boutique, notre premier achat s’est fait le 14 avril 2012, au marché aux puces de Saint-Romuald. Nous avons acheté une machine à coudre portative Singer d’environ 100 ans. Et pour l’anecdote, on l’a achetée 50$ et on l’a revendue 40$ quelques mois plus tard. Depuis, notre marge s’est beaucoup améliorée», raconte Bruno-Clément Boudreault amusé.
L’idée d’ouvrir la boutique «Si les objets pouvaient parler» remonte à un peu plus d’un an. «Quand on chine, on n’a jamais assez de place pour toutes les belles choses que l’on découvre. La boutique était la solution parfaite pour assouvir ma passion du magasinage. Pour la développer davantage, j’ai fait le choix de quitter mon emploi pour me consacrer à temps plein au développement de l’entreprise», détaille celui qui a abandonné son emploi d’agent de développement local.
Rien que des coups de cœur
Bruno-Clément Boudreault et Dominique Dupont sélectionnent les objets qui se trouvent dans leur boutique. «On propose nos trouvailles, nos coups de cœur. Chaque jour, on a environ cinq nouveaux items. Il n’y aura jamais des objets de collectionneurs comme des verres anciens ou des jouets», explique-t-il.
Ils se distinguent également des antiquaires traditionnels. «Notre présentation est plus épurée. On propose des objets qui vont de 1940 jusqu’aux années 1980, on n’est pas dans l’antiquité pure. L’important est que l’objet est de l’âge et évoque des souvenirs», déclare ce passionné.
Et à côté des appareils photo, des vinyles, des objets de décoration, des bijoux, des accessoires de mode ou encore des planches à roulettes ou des caisses de pommes, le propriétaire intègre des créations d’artisans faites à partir d’objets récupérés et recyclés. Ainsi, il est possible d’admirer les trésors de Why Not Coconut, les nœuds papillon de Morin nœud pap ou encore les lampes de l’ébéniste Marc-Olivier Grenier.
À contre-courant
«Cette contre-culture est née à cause de la surconsommation, du fait en Chine. Quand on a un objet des années 60, qui a survécu jusqu’à aujourd’hui, on peut penser qu’il va encore durer un autre 50 ans. Il a été fait solidement, souvent par quelqu’un du Canda», explique-t-il.
Et ce goût pour le vintage ne se trouve pas seulement dans la boutique. «Autant que possible, on tend à remplacer nos objets modernes par des objets vintages comme la cafetière ou le grille-pain. Mais c’est dur de se passer d’un micro-ondes. On reste fondamentalement jeune et branché», précise-t-il. En effet, il n’y a pas de caisse en boutique. Alors comment régler les achats? Avec la nouvelle technologie «Square», qui permet aux consommateurs d’effectuer des paiements par carte de crédit sur un iPad. «Nous vendons du vintage et paradoxalement, nous nous sommes fait connaître grâce aux réseaux sociaux», mentionne-t-il.
La boutique Si les objets pouvaient parler est située au 221 rue Saint-Vallier Ouest, à Québec. Informations à silesobjetspouvaientparler.com.
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