Nathalie Lagueux en action
SÉCURITÉ. Nathalie Lagueux passe ses journées à l’école. Non, elle n’est pas retournée aux études. Policière depuis de nombreuses années, elle a été affectée en 2011 à deux établissements scolaires de La Haute-Saint-Charles. La policière-école est en opération aux écoles Roger-Comtois et L’Odyssée.
«J’ai toujours eu cet intérêt de travailler avec les jeunes», lance celle qui veut faire la différence dans la vie des jeunes. De belles histoires, elle en a tout plein. Peu d’entre elles peuvent être détaillées par respect pour les protagonistes. Parmi celles-ci, elle a en tête une ancienne élève avec qui des liens se sont tissés menant à un dénouement heureux. «Elle m’a cru et elle m’a fait confiance», se souvient-elle.
Une journée type débute vers 8h au poste de police de La Haute-Saint-Charles où tous les agents en fonction dans les établissements scolaires de la Ville de Québec se rencontrent. C’est à ce moment qu’ils échangent des informations et discutent de cas précis. Une fois les consignes obtenues, chacun enfile l’uniforme. «On s’assure d’avoir tout notre matériel fonctionnel. C’est la loi de police qui nous oblige à porter l’uniforme complet et l’arme à feu», explique-t-elle questionnée sur la nécessité d’être armée à l’école.
Départ en direction des lieux de travail, Nathalie Lagueux entame une course aux rencontres diverses dès son arrivée. «Parfois, j’ai des demandes de la part d’élèves vivant des situations ou ça peut être nous qui voulons rencontrer un jeune», raconte l’agente.
«Mon environnement, j’appelle ça mon poste de police», continue-t-elle. C’est donc dans un local qui lui est destiné qu’elle rencontre les adolescents. Afin de préserver l’anonymat des élèves, le personnel de l’école les contacte. «L’élève a toujours le choix de décider s’il veut me rencontrer lorsqu’il n’est pas en arrestation», assure Mme Lagueux.
Dans d’autres cas, il peut s’agir d’un parent souhaitant discuter avec la policière afin de poser des questions. «On essaie de trouver des solutions avec eux», précise celle qui est aussi maman d’adolescents. La discussion peut ensuite mener à une réunion préventive avec l’enfant. Sa présence sur place rend possible parfois l’obtention de réponses ou de conseils plus rapidement.
Comme policière, Nathalie Lagueux peut saisir, remettre des contraventions et même procéder à des arrestations. Son bureau est muni d’une voûte pour entreposer sécuritairement jusqu’à la fin de la journée des biens confisqués. Par exemple, la veille de l’entrevue, des stupéfiants y avaient été placés. «On a un règlement municipal réglementant la possession d’objet de consommation. […] Notre but, c’est l’arrêt d’agir», avise-t-elle en pointant du doigt une conception artisanale trouvée récemment.
Fouilles
Au sujet de la récente fouille survenue à l’école secondaire de Neufchâtel, le directeur des communications du Service de police de la Ville de Québec, François Moisan, soutient qu’elle ne peut agir qu’en cas de motifs raisonnables, tandis que les directions d’école, qui sont la prolongation de l’autorité parentale, peuvent passer à l’action en cas de soupçons seulement. Cela prend donc plus de preuves concrètes pour un policier pour agir que pour un chef d’établissement. L’école a plus de pouvoir que la police. «La Cour suprême du Canada a donné le pouvoir à nos directions d’école d’agir en bon père de famille», ajoute Nathalie Lagueux.
Intimidation et cyberintimidation
Quant à la cyberintimidation et l’intimidation, Nathalie Lagueux confirme intervenir dans certains dossiers. Toutefois, les outils à la disposition des écoles permettent de résoudre plusieurs situations. «Avant que ça vienne à moi, les écoles auront travaillé fort. Il y a beaucoup d’efforts déployés par les établissements scolaires pour un arrêt d’agir», constate-t-elle. La policière-école travaille en collaboration avec la direction ainsi que les intervenants de l’école.
Le saviez-vous ?
Au total, 13 policiers-écoles sont présents dans des établissements scolaires de la Ville de Québec présentement.
L’Actuel, membre du Groupe Québec Hebdo