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Ramener (ou pas) le bon vieux suppositoire?

Photo: iStock

Suppositoire. Un simple mot qui nous rappelle tant de malaise… Mais qu’est devenu ce petit médicament si spécial? Est-il encore souvent utilisé? Et fonctionne-t-il vraiment?

Vous vous êtes sûrement déjà demandé ce que contiennent ces petites fusées blanches. Eh bien, la recette n’est pas très compliquée: un suppositoire, c’est tout simplement le mélange d’un médicament et d’un corps gras – ou d’un solide synthétique à base d’eau – pour faire tenir lors de l’insertion. Une fois que le suppositoire arrive dans le rectum, la chaleur naturelle du corps le fait fondre tranquillement, ce qui permet aux vaisseaux sanguins d’absorber le médicament.   

Si vous n’avez peut-être pas eu recours à ce genre de traitement depuis bien longtemps, il existe différents suppositoires qui peuvent traiter la fièvre, les vomissements, la constipation et les hémorroïdes, entre autres, chez les adultes. 

Et si vous avez vu vos parents garder ces munitions au frigo, ils ont raison de le faire, car un suppositoire à température pièce, ça ramollit et s’insère mal.  

Un traitement efficace? 

Malgré ces multiples fonctions (et vos vifs souvenirs), les suppositoires n’ont jamais été très populaires au Québec ou au Canada, affirme Diane Lamarre, pharmacienne et ex-présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec. 

Pourquoi? «Parce que la voie rectale est une voie dont la capacité d’absorption est erratique, c’est-à-dire que c’est difficilement prévisible et comparable d’une personne à l’autre. La réponse est donc peu prédictible», explique-t-elle.  

Contactées par Métro, les pharmacies Jean Coutu n’ont en effet pas remarqué de hausse marquée quant à la vente de suppositoires pour traiter la fièvre ou la gastro dans les dix dernières années.  

Bien qu’ils puissent se révéler utiles lorsqu’on ne peut ingérer le médicament, lorsqu’on a des vomissements par exemple, les suppositoires ne sont pas les plus envisageables pour soulager ses maux, ajoute-t-elle. «On utilise encore occasionnellement la voie rectale pour, par exemple, des problèmes de constipation, avec des suppositoires de glycérine. Mais pour des médicaments dont on veut être certain de l’efficacité et de la bonne absorption, on préfère d’autres voies d’administration maintenant.» 

«Lorsqu’on a une gastroentérite par exemple et qu’on a des vomissements, des solutions de réhydratation peuvent quand même être données par la bouche.» Et ça vaut aussi pour les enfants: «À partir de quatre ou cinq ans, un enfant qui est capable d’avaler une bouchée de pain peut être capable d’avaler une capsule ou un comprimé.» Avant ça, la voie orale liquide est celle privilégiée chez les bébés.  

Le suppositoire a donc encore sa raison d’être, mais la voie d’administration la plus efficace à domicile pour bien absorber un médicament est la voie orale. Il est aussi possible d’utiliser les voies bucco-gingivale, transdermique et sous-cutanée avant d’enligner le postérieur, notamment en soins palliatifs. 

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