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Le végétarisme, une solution à l’augmentation de la facture d’épicerie?

Le régime végétarien coûterait moins cher.
Photo: Jorge Garcia Argazkiak/iStock
Chloé Leclerc-Gareau - Collaboration spéciale 

Avec l’augmentation de la facture d’épicerie, les Québécois repensent leur alimentation et beaucoup réduisent leurs achats de viande. Celle-ci coûte plus cher à produire, et cette réalité se reflète sur les étiquettes de prix. Le bœuf, entre autres, fait de moins en moins partie des assiettes canadiennes. Les bienfaits du végétarisme pour l’environnement sont bien connus, mais qu’en est-il de ses avantages pour le portefeuille?

Il n’y a pas que le prix de la viande qui a augmenté: tous les aliments ont connu des hausses de prix – parfois très importantes – dans la dernière année. Cependant, la viande est un aliment qui peut facilement être remplacé par un autre plus abordable et riche en nutriments.

Par exemple, la protéine végétale texturée ou PVT, fabriquée à partir de farine de soya, s’achète en vrac, se conserve longtemps et est peu coûteuse. De plus, sa teneur en protéines est comparable à celle du bœuf haché.

Il en va de même pour la plupart des légumineuses: souvent offertes déshydratées en sac grand format économique, elles sont riches en fibres et en protéines et se conservent plusieurs mois dans le garde-manger. Les légumineuses en conserve, plus pratiques puisque déjà cuites, sont aussi accessibles à tous les portefeuilles.

La volatilité: un autre facteur à considérer

Selon Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politique agroalimentaire à l’Université Dalhousie, plusieurs facteurs doivent être considérés. D’abord, il y a le prix global des aliments.

«Les choses se sont compliquées pas mal pour la protéine animale. […] Depuis un an, il y a eu une augmentation de 12 à 15% pour le bœuf, de 15% pour le porc et de 20% pour le poulet. Il y a d’autres produits qui ont augmenté plus que ça, mais en général, oui, ça coûte plus cher de s’alimenter de protéines animales.»

Aussi, il ne faut pas oublier la volatilité des marchés, à laquelle la viande est soumise. D’ailleurs, l’écart de coût entre les deux diètes va rétrécir ou augmenter selon le cycle, étant donné que le coût d’une diète végétarienne reste stable alors que celui d’une diète omnivore varie beaucoup.

«L’alimentation végétarienne est moins assujettie à la volatilité des marchés. Est-ce que c’est moins cher? Tout dépend de ce qu’on achète, mais une diète végétarienne va fluctuer moins en prix.»

Attention aux aliments transformés et prêts-à-manger

Les protéines végétales, il y en a de toutes sortes. Parmi les plus populaires, on trouve le tofu, les lentilles, les pois chiches, les fèves et le PVT, tous des aliments accessibles en épicerie et peu coûteux. Cependant, avec la montée en popularité du végétarisme et du véganisme, de nombreux produits ont fait leur apparition dans les rayons. Parmi ceux-ci se trouvent notamment les imitations de viande dans le style Beyond Meat, offertes par toutes sortes d’entreprises et reproduisant différents produits comme les saucisses, les croquettes de poulet, les viandes froides et la viande hachée. Ces produits préparés et prêts à cuire coûtent entre 30% et 40% plus cher que la viande ordinaire. Ceux qui se tournent vers le végétarisme pour des raisons financières devraient donc réduire au minimum leurs achats de ce type de produit.

Quant aux repas préparés par les épiceries ou les marchés, le prix varie en fonction du produit. En général, les plats qui ne contiennent pas de viande coûtent légèrement moins cher, mais un plat cuisiné à la maison demeure l’option la plus économique. Au restaurant, les plats végétariens offerts au menu sont parfois moins dispendieux, cependant, les restaurants où l’offre de plats végétariens est moins intéressante n’accordent pas de rabais lorsqu’on demande de retirer la viande d’un plat. Un client consciencieux aurait donc avantage à consulter le menu d’un restaurant avant d’y mettre les pieds.

Qu’en est-il du temps de préparation des repas?

Selon Sylvain Charlebois, un autre obstacle à l’accès à une alimentation végétarienne abordable est l’acquisition de connaissances. «Il faut transformer ses lentilles et ses pois chiches, avoir de l’imagination, s’éduquer», soutient-il.

Évidemment, de nombreux livres de recettes végétariennes sont disponibles en bibliothèque, en plus de millions de vidéos et de tutoriels accessibles sur le Web, mais encore faut-il avoir le temps de s’y plonger. Pour ceux qui ont la motivation de le faire, cependant, les repas végétariens faciles à préparer ne manquent pas, et il est possible de faire de belles découvertes culinaires, comme la cuisine indienne, qui abonde en plats délicieux et sans viande.

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