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Le noyau interne du noyau interne de la Terre

Photo: Argonne National Laboratory / Flickr / CC 2.0

Si la science des séismes reste toujours aussi peu capable de les prédire, elle commence tout de même à détecter des échos de ces séismes, à des profondeurs insoupçonnées : jusqu’au noyau même de notre planète.

La réverbération des tremblements de terre, alors qu’ils « rebondissent » sur le noyau, révèle en effet de nouveaux détails sur la structure de ce noyau, selon une étude parue le 21 février dans Nature Communications. Plus précisément, cela trahit de plus en plus la présence d’une deuxième couche au cœur de ce qu’on appelle le noyau interne : c’est une chose qui était soupçonnée depuis une vingtaine d’années, mais qui n’est pas facile à « cartographier ».

La difficulté n’est pas seulement d’avoir des appareils suffisamment sensibles pour détecter des oscillations aussi lointaines. Ces échos d’un séisme se produisant sur un point de la planète vont rebondir jusqu’à un autre point, à l’opposé de la planète, et revenir à leur point de départ en traversant la partie centrale, dans un aller-retour qui peut durer des heures : une seule « traversée » d’un point de la Terre à son opposé est estimée à 20 minutes.

Les chercheurs ont d’abord dû s’atteler à distinguer les échos de 600 séismes majeurs de la dernière décennie, et comparer à quelle vitesse leurs ondes s’affaiblissent en traversant le noyau, mais aussi distinguer l’impact qu’a, sur cet affaiblissement, le noyau interne — la partie solide, métallique, estimée à 1220 km de rayon. Et une fois rendu là, essayer de dégager les différences, s’il y en a, à l’intérieur même du noyau interne.

Une des conclusions des sismologues australiens dans cette nouvelle étude, c’est donc que se renforce l’hypothèse d’une couche centrale, distincte du reste du noyau interne, dont la « transition » vers la couche supérieure pourrait être l’empreinte « fossilisée » d’un impact cosmique survenu il y a plusieurs centaines de millions d’années, ou plus longtemps encore.

S’ils ont raison, il faudrait donc revoir les manuels scolaires, et décrire notre planète en cinq couches : la croûte terrestre, le manteau, le noyau externe, le noyau interne, et à présent la partie centrale du noyau interne.

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