Des citoyens de Québec sonnent l’alarme pour dénoncer la coupe d’arbres qui aura lieu dans les prochaines semaines dans le secteur Chaudière en vue de la construction du centre d’entretien du tramway. Ils demandent par ailleurs que l’aménagement de tout le secteur, élaboré sous l’administration Labeaume, soit revu au profit de la conservation des territoires naturels.
Il ne s’agit pas ici de condamner le tramway mais de souligner qu’il est fondamental de revoir complètement nos façons de développer et surtout cesser de considérer les milieux naturels comme des terrains vacants.
Il ne reste que 2,4% de la surface du périmètre urbain de la ville de Québec qui soit encore constitué de milieux humides. Ces espaces naturels rendent des services écologiques inestimables aux humains et constituent des habitats indispensables à nombre d’espèces végétales et animales.
La Ville promet de compenser la superficie détruite. La compensation prend la forme d’achat de terrains dont la vocation est de rester ou de revenir au naturel, et du versement de sommes d’argent dans un fonds. La compensation comporte plusieurs écueils: elle détruit des milieux qu’il ne sera pas possible de reproduire et nourrit l’illusion. Des arbres plantés le long des routes, des parcs couverts de gazon en monoculture ou des terrains vagues cailloutés réaffectés en boisés et entourés de routes ne connaîtront jamais une biodiversité aussi riche que ce que la nature a créé sur des centaines d’années. Par ailleurs, les sommes versées dans les fonds… demeurent dans les fonds, et ne fournissent ni habitat à la faune, ni espace de resourcement pour les citoyens.
Les superficies qui seront condamnées dans le secteur Chaudière abritent présentement des forêts et des écosystèmes matures dont la valeur prend des proportions grandissantes à mesure que la ville étire ses tentacules et supprime les milieux boisés subsistants.
Il faut par ailleurs savoir que la ville de Québec ne comptabilise pas les arbres abattus sur son territoire alors qu’elle se targue de planter un grand nombre d’arbres. Il faudrait qu’il y ait équation entre les arbres coupés et les arbres plantés. La Ville ne tient pas non plus le décompte des arbres qui sont plantés pour remplacer ceux plantés précédemment et morts prématurément.
Soulignons que les milieux humides que la Ville prévoit protéger dans le secteur Chaudière sont le fait d’une compensation prévue en raison d’un autre milieu humide qui a été détruit dans un précédent projet de développement.
Catherine Arrouart, pour le collectif Sauvons les milieux naturels dans Chaudière