Débats

Des changements en profondeur pour l’avenir de nos enfants

Tribune libre Métro

C’est aux adultes de montrer l’exemple aux enfants. On leur apprend à parler, à marcher, mais aussi à respecter les gens, les animaux et la nature, à faire preuve d’écoute et d’empathie. On doit leur enseigner à gérer leurs émotions et leur faire comprendre que leurs actions ont des conséquences.

Comme eux, nous devons aussi gérer nos émotions. Mais dans des situations comme ce qui s’est produit dans le quartier des Écrivains, aux Saules, c’est tout un défi. C’est un tourbillon de colère, de déception, d’incompréhension. On se sent impuissants en tant qu’humains, comme nos enfants quand on prend des décisions sans penser à leur avenir.

Alors aujourd’hui, on s’adresse à la Ville, au maire et aux élus de tous les partis, mais aussi à toutes les autres couches de l’administration de Québec. On veut que vous compreniez, vous aussi, que vos actions ont des conséquences, qu’il faut respecter les gens et la nature, faire preuve d’écoute et d’empathie. Nous n’avons que faire des joutes politiques internes alors que les citoyens subissent les conséquences des décisions que vous prenez.

La semaine dernière, les résidents de la rue De Joinville sont partis travailler un bon matin, comme d’habitude, pour revenir et constater que la machinerie avait presque envahi leur cour arrière, qui était pourtant tranquille, paisible et boisée encore quelques heures auparavant. Pourquoi la Ville n’a-t-elle pas consulté les résidents à propos de ce projet dont l’incidence est considérable pour eux? Peu importe qui a autorisé les travaux, ce sont les élus actuellement au pouvoir qui ont la responsabilité d’assurer le bien-être et la sécurité des citoyens.

Et la question la plus importante : pourquoi laisse-t-on un boisé urbain (l’un des rares qui restent) être coupé à blanc dans le parc technologique, alors que le maire promet justement de développer autrement les parcs industriels? Quand il ne restera plus de milieux naturels, on construira autrement. Pourquoi ne pas commencer dès maintenant à faire mieux?

Le maire et les élus tiennent un discours qui doit, pour être plausible, être cohérent avec leurs actions. L’administration de la Ville, à tous ses paliers, doit aussi agir en synergie avec les élus. Sinon, tous les beaux discours ne sont que des paroles en l’air. Si on veut de vrais changements, il faut que ça se fasse en profondeur. Il ne suffit pas de rejeter le blâme sur l’administration précédente. C’est maintenant qu’il faut agir, dans le moment présent. Pour le boisé des Écrivains, derrière la rue De Joinville, il faut d’urgence suspendre les travaux afin de trouver des solutions pour préserver les arbres restants et réduire les conséquences pour les résidents et les milieux naturels.

Quand on parle de crise climatique, de protection de la nature, on ne parle pas que de l’environnement. Notre écosystème, celui de notre société, est un tout. La nature est liée à la santé et au bien-être, l’environnement, à notre survie et à notre alimentation. Chaque décision prise a des conséquences sur tous les aspects de notre société. Et bien souvent, ce sont les citoyens qui écopent. C’est pour ça que quand on parle de crise climatique, on parle aussi de justice sociale. C’est NOTRE santé qui est en jeu, NOTRE bien-être, NOS enfants et les générations à venir, NOTRE ville à tous. Les décisions ne peuvent pas être prises seulement en fonction des aspects économiques et industriels ainsi que de la croissance. Elles doivent tenir compte de ce qui est le mieux pour TOUS les citoyens de Québec. Pas juste pour ceux qui ont les poches les mieux remplies.

Mères au front de la ville de Québec
Marie-Eve Brochu, maman engagée pour préserver le boisé des Écrivains
Collectif Montchâtel, fort de nature
Amis du boisé des Châtels
Vigilance Arbres Sainte-Foy

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