Débats

Le cadeau de Grec

En campagne électorale, François Legault s’était engagé à rembourser 1,5 G$ en trop-perçus par Hydro-Québec aux clients résidentiels, commerciaux et industriels, sur la première facture de l’année 2020 et un gel de tarif pour la nouvelle année. Or, le projet de loi 34 sur les tarifs d’électricité fait état d’un remboursement de 500 M$, le premier ministre alléguant que « le 1,5 milliard $ [est] déjà en grande partie retourné en diminuant la taxe scolaire, en augmentant les allocations familiales et en baissant le tarif des garderies. » Toute une entourloupette, non?

Par ailleurs la loi 34, adoptée sous bâillon, retire à la Régie de l’énergie son pouvoir de fixation du prix de l’électricité, lequel sera désormais fixé à l’inflation. Or, alors que depuis 10 ans la hausse accordée par la Régie a été de seulement 1,17 % annuellement, l’inflation moyenne a été de 1,51 % pendant la même période. Autrement dit, même après déduction du crédit de 500 M$ en 2020, la loi 34 va coûter environ 478 M$ de plus aux clients d’Hydro-Québec d’ici 2024.

Qu’à cela ne tienne, François Legault va de l’avant avec la loi 34, malgré l’opposition d’une dizaine d’organismes, alléguant que les Québécois apprécient pouvoir connaître à l’avance leurs tarifs d’électricité plutôt que d’être soumis à la fluctuation déterminée par la Régie de l’énergie… Or, si on se fie aux statistiques des 10 dernières années, ce changement de paradigme risque d’avoir toutes les apparences d’un véritable cadeau de Grec!

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