Claudia Turgeon décrit la réalité du deuil périnatal
Environ une grossesse sur cinq est interrompue par une fausse couche au Québec. Une triste et délicate éventualité. C’est pourtant le sujet souvent tabou auquel s’attaque Claudia Turgeon dans son premier roman. Elle y met à profit son vécu de mère de trois enfants et ses connaissances de chargé de cours en médecine à l’Université Laval. Avec pudeur et sensibilité, La Libellule raconte le parcours d’Émilie alors qu’elle perd son bébé avant terme.
Comme tous parents actifs, Émilie et Olivier jonglent avec un quotidien débordant d’amour, d’accomplissements professionnels et de crises enfantines. Comblés par leurs deux filles, ils ont envie d’agrandir la famille. Leur volonté est rapidement exaucée… jusqu’à ce que le cœur du bébé cesse de battre à 21 semaines de grossesse. Devant l’inexplicable, il faudra apprendre à vivre avec l’absence de l’enfant à naître qui vivait déjà dans le cœur des siens.
Bouleversée par l’épreuve et rongée par la culpabilité, la maman s’enfonce dans la détresse et le déni. Devant la douleur déchirante, la tentation est parfois tentante de bousculer les étapes et de feindre le rétablissement. C’est à coup de longueurs de piscine, de rencontres avec sa psy et grâce au soutien de ses proches qu’Émilie acceptera de reprendre le cours normal des choses un pas à la fois.
Certes, La Libellule est un roman sur le deuil, mais aussi sur l’espoir et la résilience. Une histoire où les mots, intimes et doux, insufflent de la lumière à l’obscurité. Devant une réalité aussi choquante que triste, on y trouve du réconfort pour les parents endeuillés et les mots justes pour leur entourage.