Sur les traces du cinéma et de l’évolution de ses appareils
PATRIMOINE. Voilà une occasion à ne pas manquer pour les amateurs de l’histoire du septième art que propose l’exposition Pour l’amour du cinéma. À l’affiche à la Bibliothèque de l’Université Laval, elle rend accessible au grand public une collection impressionnante d’appareils de cinéma et précinéma. Il s’agit d’une rare opportunité de pouvoir admirer une vaste partie des accessoires anciens, légués par le cinéphile et philanthrope François Lemai à l’établissement d’enseignement supérieur en 2017.
Caméra-mitrailleuse, kaléidoscope, lanterne magique et projecteurs font partie de la soixantaine d’objets que les visiteurs peuvent apprécier et découvrir. À part quelques pièces prêtées au Musée de la civilisation pour le projet Effets spéciaux, c’est la première fois que cette riche collection est présentée à un large public.
L’exposition Pour l’amour du cinéma s’avère l’accomplissement de deux diplômées du programme de muséologie de l’Université Laval, Marie-Kim Gagnon et Ambre Sibuet-Masson. Leur travail méticuleux replonge l’observateur au début de cette forme d’art naissante vers la fin du XIXe siècle. Il fait le pont avec les appareils originaux qui ont favorisé le traitement des images en mouvement.
«Admirer les objets favoris du collectionneur, voir de près des projecteurs d’un autre temps, contempler des modèles inusités de caméras, en apprendre davantage sur l’utilisation des appareils, découvrir l’histoire qui se cache derrière certaines pièces de grande valeur, tel est le programme qui attend les visiteurs, cinéphiles ou non, qui parcourront cette exposition hommage à François Lemai et à sa collection», ont résumé les co-commissaires lors du lancement officiel.
Pour la direction de la bibliothèque, cette présentation permet de concrétiser un rêve du généreux donateur des appareils. «Elle contribue à enrichir l’enseignement et la recherche de la communauté universitaire et de ses partenaires. Du même souffle, elle met sa collection à la disposition du plus grand nombre, en adéquation avec l’espoir qu’il caressait de créer un musée pour l’exposer. Nous avions donc à cœur de montrer à un vaste public cet ensemble unique», a déclaré la directrice par intérim de la Bibliothèque de l’Université Laval, Chantal St-Louis.
Passionné de cinéma
François Lemai est décrit comme un collectionneur passionné. Cinéphile et amateur d’antiquités, il a accumulé au fil du temps une impressionnante quantité de caméras et de projecteurs datant d’aussi loin que 1830. Sa collection s’avère représentative de tout ce qui a été inventé depuis les projections des frères Lumières. Ces objets témoignent avec éloquence des changements technologiques qui ont marqué l’histoire du cinéma.
Désirant partager la richesse de ces témoins du passé, il a enrichi les collections de la Bibliothèque de l’Université de plusieurs dizaines de caméras et autres appareils. Ce don effectué en 2017 a pavé la voie au projet d’exposition Pour l’amour du cinéma qui, comme bien d’autres, a été retardé par la pandémie. Le voilà qui aboutit enfin, en guise de reconnaissance envers son grand donateur.
«Français d’origine, François Lemai tenait à ce que sa collection demeure au Québec, sa terre d’adoption. Au départ, il avait acheté un presbytère qu’il prévoyait convertir en musée. C’est en discutant avec Jean-Pierre Sirois-Trahan, professeur au Département de littérature, théâtre et cinéma, qu’il a changé d’idée et s’est tourné vers l’Université Laval», pouvait-on lire à l’époque dans un article du magazine Contact. Une option considérée moins complexe et onéreuse, en plus d’intégrer un volet propice à l’enseignement. <@SM>M<@$P>
Un don matériel en quelques chiffres
- Quelque 200 appareils et accessoires de cinéma et précinéma.
- Environ 2000 objets bonifieront les collections de la Bibliothèque.
- 60% des pièces n’ont jamais été vendues au Québec ni au Canada.
L’exposition est accessible au public durant les heures d’ouverture (lundi au vendredi de 8h à 23h; samedi et dimanche de 10h à 17h30) de la bibliothèque située au Pavillon Jean-Charles-Bonenfant (2345, allée des Bibliothèques), jusqu’en février 2023.