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Une oeuvre éphémère de Cooke-Sasseville derrière la maison O’Neill

Photo: Photo Métro Média Perrine Gruson

Le duo d’artistes d’art public composé de Jean-François Cooke et Pierre Sasseville investit le parc linéaire de la rivière Saint-Charles, en arrière de la maison O’Neill avec une œuvre éphémère. Le fruit maudit attire les marcheurs et passants en raison de ses couleurs et de sa thématique ludique.

De loin, on aperçoit la pomme dorée et les trois personnages gigantesques qui l’entourent, habillés de bleu, de blanc et de rouge rappelant l’univers des Schtroumpfs et portant des cagoules rappelant le monde de Marvel et des super héros.

«Ce spot [la maison O’ Neill] n’est pas assez utilisé», fait valoir Ian Gailer, idéateur du projet et collaborateur de Québec BD, qui espère que dans les prochaines années, la maison O’ Neill devienne un carrefour d’art éphémère. C’est d’ailleurs le lieu, dans la forêt près de la rivière, qui a inspiré les artistes, qui ont conçu l’œuvre après l’avoir visité. «Il était important pour nous aussi d’investir un lieu plus décentralisé comme Les Rivières, moins proche de la Cité-Limoilou [où sont plusieurs de leurs œuvres]», indique le duo.

Le fruit maudit, ludique et questionnant

Est-ce que les personnages enterrent la pomme ou au contraire la déterrent? Libre à chacun d’interpréter comme il le souhaite cette énigme visuelle. Comme à son habitude, le duo a travaillé sur les jeux d’échelles (le spectateur devient lui-même un schtroumpf des schtroumpfs puisqu’il est beaucoup plus petit que les personnages) et sur les couleurs. «On a utilisé des logiciels 3D pour créer et ce sont des robots sculpteurs, par soustraction de matière qui ont fabriqué l’œuvre», explique Pierre Sasseville. La pomme est en fibre de verre et les personnages sont plastifiés à chaud.

L’avantage d’une œuvre éphémère

Pour les deux sculpteurs et concepteurs, le fait d’avoir créé une œuvre qui sera démantelée à la mi-décembre a été source de liberté. «Lorsqu’on fait de l’art public pérenne, on doit passer par des comités qui se mettent à la place du public et parfois, nous mettons un peu d’eau dans notre vin. Là, il y avait une absence de contraintes», s’est réjoui Jean-François Cooke.

Le duo s’est aussi fait un plaisir de mettre en contexte l’œuvre à un club de marcheurs retraités qui passait par là, ébahi et curieux lors de l’inauguration. À la mi-décembre, l’œuvre sera hivernée et pourrait s’intégrer aux futures expositions du duo.

Climat social inquiétant

Est-ce que les récentes affaires de vandalisme sur des œuvres d’art public comme celle de Wartin Pantois ou Annie Baillargeon inquiète le duo Cooke-Sasseville? «Le climat social m’inquiète. Mais pas ce qui pourrait arriver à mes œuvres ou à moi», confie Pierre Sasseville, qui constate que l’art peut être le premier secteur de vengeance. Pour lui, ces attaques à la culture sont symptomatiques d’un mal-être sociétal plus profond. «On peut d’ailleurs voir la pomme comme le fruit de la connaissance qui cherche à être enterré, comme une sorte d’obscurantisme», exprime M. Sasseville.

Le fruit maudit est présentée par Québec BD dans le cadre de la programmation Québec animée jusqu’à la mi-décembre.

 

 

 

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