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Radio-Vérité: un roman inspiré des radio-poubelles

LITTÉRATURE. Dans son roman policier Radio-Vérité, Jean-Jacques Pelletier met en scène un animateur vedette de Radio-V, la radio «qui dit la vraie vérité au vrai monde». La vedette de la station se fait kidnapper par un groupe qui en demande la fermeture. 

Jean-Jacques Pelletier est parti d’une nouvelle qu’il a écrite il y a presque 15 ans et l’a transformée en roman.

(Photo gracieuseté – Jean-Pierre Cantin)

Le roman est un prolongement d’une nouvelle parue initialement en 2005 dans la revue Alibis. Jean-Jacques Pelletier a réalisé qu’avec la nouvelle, il a dû se contraindre à une forme qui l’empêchait de développer les personnages comme il le souhaitait. «Je me suis rendu compte que ça allait plus loin que la critique d’une ou deux radios. C’était prémonitoire d’un phénomène qu’on allait observer dans les réseaux sociaux», explique l’écrivain. La frustration de Jean-Jacques Pelletier s’est envolée grâce à l’écriture du roman. Il a alors pu donner plus de place aux interventions de l’animateur radio et aux réactions de son public. Il a également pu développer et approfondir ses personnages comme il le souhaitait.

La philosophie derrière le roman

Le roman questionne la parole. La parole sans filtre et virulente des animateurs des radios dites poubelle, les jugements à l’emporte-pièce, la condamnation sans nuance. Dire ou relayer des propos extrémistes et en toute impunité a commencé dans les radios poubelle et le phénomène s’est aujourd’hui propagé à l’écriture sur les réseaux sociaux, selon l’auteur.

Le livre s’inspire des opinions et paroles qu’on peut entendre dans des stations dites de radio-poubelles.

(Photo gracieuseté)

Jean-Jacques Pelletier a été pendant plus de 30 ans professeur de philosophie. Radio-Vérité, en plus de sa part romanesque, est une piste de réflexion sociale et philosophique. L’auteur s’inspire de phénomènes qu’il observe dans la société. Pour expliquer le phénomène de la parole sans gêne, le professeur à la retraite pense qu’il est attribuable à la montée d’un certain populisme en Occident. «Les radio-poubelles n’ont pas commencé à Québec. Il y a eu l’équivalent à plusieurs endroits aux États-Unis.  Mais on est moins porté à regarder ailleurs que chez nous», avance l’écrivain.

Dans le même ordre d’idée, l’auteur questionne le rapport à la vérité dans un monde où les faits alternatifs prennent de plus en plus de place. Dans le roman, chacun croit détenir sa vérité. «Pour caricaturer, dans la vie, dans nos rapports avec les autres, ou bien on se parle ou bien on cogne [de façon imagée]. Pour s’entendre sur quelque chose, ça prend un critère extérieur, fait valoir l’écrivain. Les réseaux sociaux, c’est le Far West: tout le monde pense qu’il a le droit de tirer».

Pourquoi un roman sur des questions si complexes?

«Un roman, ça rend visible, ça attire l’attention sur des choses et ça oblige à poser des questions», répond le romancier.  Le roman est perçu différemment selon chacun. «Il peut donner beaucoup à penser à quelqu’un et à un autre non», indique-t-il. Et l’auteur, lui, quel sens donne-t-il à l’écriture? «L’écriture, c’est vraiment un système de digestion pour moi», conclut Jean-Jacques Pelletier.

Radio-Vérité vient de paraître aux éditions ALIRE.

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