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Que reste-t-il du théâtre d’été?

DOSSIER. Il est cocasse, léger, polyvalent et, surtout, estival. Le théâtre d’été, fait complètement québécois, continue de rouler sa bosse dans la grande région de Québec malgré les embûches parsemées sur son chemin.

Claude Montminy et Sébastien Dorval tiennent la tête d’affiche du Nouveau théâtre de l’Île d’Orléans tout l’été, avec leur consoeur Catherine Simard, dans la nouvelle pièce «Un coup de maître». En plus d’être acteurs et, dans le cas de Claude, auteur de la pièce, les deux acolytes tiennent également le rôle de producteurs pour ce théâtre d’été depuis l’automne 2012.

Pour Sébastien Dorval, le théâtre d’été est essentiellement… de la comédie. «C’est un phénomène très culturel, très québécois, croit le producteur. Nous ici, on appelle ça du théâtre d’été, mais ailleurs dans le monde, c’est de la comédie, tout simplement.» À savoir pourquoi, au Québec, on joue de la comédie en été, le comédien reste sans réponse.

«C’est aussi une sortie, une évasion, poursuit son collègue Claude Montminy. Les gens en profitent pour souper avant, pour visiter. Nous ici, on a des associations avec des restaurants de l’Île d’Orléans. Les pièces commencent généralement plus tard pour laisser le temps aux gens d’arriver. On les retrouve aussi dans des beaux lieux, un peu champêtres.»

Concurrence accentuée

Devant l’offre foisonnante de sorties estivales, le théâtre d’été n’a pas eu d’autres choix que de se réinventer pour conserver une part de clientèle. «Avant, c’était souvent dans des lieux improvisés, comme des granges ou des vieilles bâtisses, rapporte Claude Montminy. Depuis 10-15 ans, on a vu arriver beaucoup de festivals, d’humoristes. Ç’a changé la donne.» Les grandes productions en salle l’été, comme les spectacles estivaux du théâtre le Capitole, entrent également en compétition.

Les deux acteurs jouaient au théâtre d’été de l’Isle-aux-Coudres en 2010, lorsqu’ils ont appris que le producteur des lieux ne reviendrait pas l’année suivante. En 2011, ils ont plongé dans le rôle de producteur, une fonction qu’ils assurent également au Nouveau théâtre de l’île d’Orléans. «Ça fait deux fois de suite en trois ans qu’on a repris des théâtres qui allaient fermer», rapporte Claude Montminy.

Reste que le théâtre d’été a connu des hauts et des bas dans la grande région de Québec. Le Théâtre La Fenière, situé jadis à L’Ancienne-Lorette, était considéré comme une institution dans la discipline, lui qui a été créé en 1958. Pourtant, il y a cinq ans, le théâtre avait dû fermer boutique, accumulant un déficit de plus de 200 000$. «Je suis là pour faire vivre le théâtre, pas pour le voir mourir, s’était désolé Carol Cassistat à l’époque. La vie va continuer avec un gros trou.» Il avait alors remis sa démission à titre de directeur artistique du Théâtre La Fenière.

Après un incendie qui a ravagé la bâtisse en 2012, le Théâtre La Fenière était en quelque sorte rené de ses cendres pour devenir une compagnie théâtrale. Après avoir travaillé jusqu’en 2015 avec le tandem Montminy-Dorval pour la pièce Voleurs d’occasion présentée à l’Île d’Orléans, la compagnie semble avoir mis le frein sur la production théâtrale définitivement.

Québec Hebdo

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