Se disant désolé devant la tournure que prend le projet de troisième lien, le député-ministre Éric Caire n’a pas l’intention de démissionner. Le plus ardent défenseur du projet de tunnel autoroutier se rallie à la nouvelle orientation de son gouvernement, en faveur du transport collectif, et s’en remet à ses électeurs.
Le député de La Peltrie n’a pas émis de commentaires officiels sur la volte-face du gouvernement caquiste, jeudi. Il a toutefois signifié en mêlée de presse à l’Assemblée nationale qu’il restera en poste.
Ainsi, son engagement de mettre son siège en jeu, si le futur lien autoroutier ne voyait pas le jour, ne tient plus au regard d’un portrait complètement changé. De fait, les récentes études de mobilité démontrent que la pandémie et le télétravail ont fortement réduit le volume de véhicules sur les ponts, et ce, même aux heures de pointe.
«C’est une journée difficile et je comprends la déception de mes concitoyens», a dit M. Caire aux journalistes de la colline parlementaire qui l’ont encerclé. Évoquant l’importance de se préoccuper des fonds publics, il prévoit désormais défendre le nouveau projet réservé au transport collectif tel que présenté par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.
Projet indéfendable
«Je peux comprendre que les gens se sentent trahis. Cependant, les chiffres qui sont sur la table ne permettent plus de défendre le projet (dans sa mouture initiale)», a-t-il ajouté pour justifier son réalignement sur le sujet.
Pour la suite des choses et de son mandat, Éric Caire entend faire comme il a toujours fait. «Je vais aller à la rencontre de citoyens. Je vais leur expliquer la décision. Je fais confiance au jugement de mes électeurs comme je l’ai fait pour mes six derniers mandats», a-t-il indiqué avant de s’éclipser vers son bureau.