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Joëlle Boutin quitte son poste de députée de Jean-Talon

Joëlle Boutin députée CAQ Jean-Talon démission
La députée caquiste de Jean-Talon, Joëlle Boutin, évoque des raisons familiales pour quitter ses fonctions à peine quelques mois après sa réélection. Photo: Métro – François Cattapan

Voilà que la rumeur politique se confirme. La députée provinciale de Jean-Talon, Joëlle Boutin, tire sa révérence à peine quelques mois après la dernière élection. Elle évoque des raisons familiales et non toute autre hypothèse avancée, notamment son état de santé ou sa frustration de ne pas avoir été nommée ministre.

La députée caquiste quittera ses fonctions dès la fin du mois de juillet. Au terme de quelques semaines de réflexion, elle a décidé d’accepter un poste avec un horaire moins exigeant dans une entreprise privée.

«J’ai adoré mon expérience politique, mais il s’agit d’une opportunité que je ne pouvais laisser passer. C’est connu, les tâches d’élue sont très accaparantes, surtout pour une mère qui a ses enfants une semaine sur deux. Même lorsqu’ils sont avec moi, je ne les vois presque pas. Et, maintenant que l’adolescence approche, je voulais être davantage auprès d’eux», souligne Mme Boutin en guise d’élément déclencheur.

Elle tient à remercier les électeurs de Jean-Talon qui lui ont fait confiance à deux reprises. «Ça a été une aventure humaine extraordinaire. Vous représenter à l’Assemblée nationale a été une grande fierté et un grand privilège. J’ai donné 100% de ma personne et je suis très satisfaite de mon bilan», indique celle qui laisse à ses électeurs le soin de juger de son départ si rapidement en début de mandat.

Soupçon de déception

Il faut dire que les chroniqueurs politiques ont été rapides à soupçonner une justification au départ de la députée du côté de sa déception de ne pas avoir été promue ministre. Elle qui avait ravi un château fort libéral de longue date, occupé précédemment par Sébastien Proulx, Yves Bolduc, et même Philippe Couillard, ainsi que Margaret F. Delisle et Gil Rémillard.

Depuis sa création en 1966, jusqu’à l’élection de Joëlle Boutin à l’élection partielle de 2019, la circonscription de Jean-Talon, qui couvre le territoire de Sillery et Sainte-Foy, avait toujours été représentée par un député libéral. En raison de cet exploit, plusieurs la voyaient accéder à des fonctions supérieures au sein du cabinet ministériel. Toutefois, celui-ci compte déjà cinq ministres dans la région de Québec, avec Geneviève Guilbault, Jonatan Julien et Éric Caire, auxquels se sont ajoutés les candidats vedettes de la rive-sud Martine Biron et Bernard Drainville.

La principale intéressée n’a pas voulu s’étendre sur cet aspect hypothétique. Mais alors, pourquoi s’être présentée à nouveau à l’élection de l’automne 2022, pour quitter quelques mois plus tard? Elle qui venait de remplacer pendant trois ans le député démissionnaire Sébastien Proulx, parti en évoquant les mêmes raisons familiales, n’aurait-t-elle pas dû y réfléchir à deux fois sachant très bien dans quoi elle s’embarquait?

«Il restait des dossiers amorcés que je tenais à compléter. Je voulais partir l’esprit tranquille en ayant coché toutes les cases sur ma liste de réalisations. Vous verrez, il y aura d’autres belles annonces sous peu, après mon départ», répond la députée démissionnaire.

Réalisations notoires

La députée sortante de Jean-Talon se dit fière d’avoir participé à plusieurs réalisations locales. Elle mentionne notamment la phase 3 de la promenade Samuel-De Champlain, le Centre de glaces, la Maison des aînés de Sainte-Foy, les Mosaïcultures au Bois-de-Coulonge et le sentier des Grands domaines de Sillery.

Joëlle Boutin tient à saluer ses collègues à l’Assemblée nationale pour leur travail sans relâche. Elle salue au passage les grandes qualités d’homme d’État du premier ministre François Legault, particulièrement pour sa gestion de la crise sanitaire sans précédent causée par la pandémie de Covid-19. Celle qui retourne au privé ne ferme pas la porte à un retour en politique… «une fois que les enfants seront grands».

Rappelons qu’avant d’être élue, Mme Boutin a été la directrice de cabinet du ministre Éric Caire. Auparavant, elle avait œuvré dans le domaine des relations publiques, en plus d’être engagée dans l’entrepreneuriat féminin.

À noter que la loi électorale prévoit qu’une élection partielle doit se tenir au maximum six mois après l’annonce de la vacance d’un siège. Le premier ministre Legault devra donc annoncer la tenue d’un scrutin dans Jean-Talon d’ici la mi-janvier. Les probabilités sont toutefois plus fortes que l’appel aux urnes se fasse quelque part à l’automne, pour éviter qu’une campagne électorale ne se déroule durant la période des Fêtes.

Joëlle Boutin députée CAQ Jean-Talon démission
Joëlle Boutin estime partir la tête haute, avec le sentiment du devoir accompli. Photo Métro – François Cattapan

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