Comme à chaque début d’été, la Société protectrice des animaux (SPA) de Québec anticipe une arrivée massive de pensionnaires. Cette vague d’abandons de compagnons à poils et à plumes survient avec la période des déménagements. Bien que l’ampleur varie d’une année à l’autre, la crise s’avère hélas inévitable.
Si l’an dernier, la crainte était liée à la fin de la pandémie et de la vogue du télétravail, en 2023 c’est la flambée de l’inflation qui suscite les principales appréhensions. De plus, il faut prendre en considération le fait que des locataires doivent se reloger dans un nouvel appartement où la présence d’animaux de compagnie n’est pas permise. Ce qui ajoute aux risques d’amplification de la crise des abandons.
En prévision du pire et afin de libérer de l’espace, l’équipe de la SPA de Québec a tenu récemment trois journées spéciales d’adoptions. Ainsi, pendant la fin de semaine de la Fête nationale du Québec, 60 animaux ont pu intégrer un nouveau foyer, soit 49 chats, quatre chiens, quatre cochons d’Inde, deux lapins et un hamster.
Durant cette opération d’urgence, les frais étaient réduits et parfois limités à une simple contribution volontaire, principalement pour les chats plus âgés. La direction du refuge animalier en profite pour rappeler que l’organisme agit comme «milieu de transition, et non comme un milieu de vie. L’objectif est que les animaux demeurent le moins longtemps possible ici, tant pour leur santé mentale que physique».
Traumatisme même en refuge
Pour un animal de compagnie, «le geste de se faire abandonner reste avant tout traumatisant», souligne Laurence Massé. Selon la directrice adjointe de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal, «c’est l’équivalent de ce que cela peut représenter pour un être humain», habitué au confort et à la sécurité d’un foyer.
Bien que la SPCA veille tous les jours au bien-être des animaux, il demeure qu’un contexte de refuge est «stressant pour l’animal. Ce n’est pas agréable pour lui», indique-t-elle. Le confort n’y est pas comparable à celui d’un appartement ou d’une maison auprès d’une famille aimante. Sans oublier que, malgré tous les efforts des intervenants, la cohabitation avec plusieurs autres animaux s’avère propice à la transmission de maladies.
(Avec la collaboration de Caroline Bertrand)