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L’Ozempic n’est plus couvert par plusieurs assureurs pour la perte de poids

L'Ozempic, médicament contre le diabète, fait de plus en plus parler de lui pour la perte de poids. Photo: iStock - imyskin

Devant l’engouement de l’utilisation du médicament injectable Ozempic à des fins de perte de poids, les assureurs serrent la vis à leurs bénéficiaires.

Ces dernières années ont été marquées par la hausse significative de la prescription de l’Ozempic par les médecins, un bond lié à l’efficacité de sa fonction première, soit le traitement du diabète de type 2, mais aussi pour la perte de poids. Contrairement au premier, ce dernier usage n’a toujours pas été officiellement reconnu par Santé Canada et n’est pas non plus couvert par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Sur ce dernier point, la couverture offerte par des régimes d’assurance médicaments privés permettait donc d’amortir le coût (représentant parfois plus de 400 $ par mois) de l’Ozempic, peu importe son indication médicale.

Or, le 1er juin, plusieurs sociétés d’assurance et preneurs de régime privé — l’employeur, le syndicat ou l’association professionnelle — ont décidé de limiter le remboursement automatique des frais liés à l’utilisation de ce médicament injectable qu’aux personnes diabétiques de type 2.

L’un de ces assureurs, Desjardins, a déclaré à Métro par courriel que, depuis hier, «un contrôle est fait sur les nouvelles ordonnances afin de s’assurer qu’Ozempic ne soit remboursé que pour l’indication reconnue par Santé Canada». Beneva, le regroupement de SSQ Assurance et La Capitale, a offert une réponse similaire. Cette entreprise spécifie toutefois qu’une extension d’autorisation de remboursement sera accordée jusqu’au 16 juillet inclusivement aux «assurés consommant l’Ozempic avant le 1er juin 2023 et pour lesquels l’indication de diabète de type 2 n’a pu être confirmée».

Le traitement de complications plutôt que la prévention

Joint par téléphone, le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), Benoit Morin, reconnaît que cette mesure sert à maîtriser une «exagération probable dans la prescription d’Ozempic chez certaines personnes qui l’utilisent pour une perte de poids alors qu’ils ne présentent pas réellement de facteurs de risque ou qui ne sont pas nécessairement en surpoids».

Là où le bât blesse, selon lui, c’est que les personnes «à risque» de développer la maladie du diabète et qui utilisent le médicament à titre préventif — donc, hors indication médicale — devront maintenant assumer l’entièreté du prix. Ces frais représentent, par conséquent, un obstacle à l’accès aux soins.

«On va être obligé de traiter des complications, ce qui coûte énormément cher à la société, plutôt que de retarder l’arrivée de la maladie. C’est la portion que je trouve malheureuse», déplore Benoit Morin.

Selon le pharmacien, cette annonce met l’accent sur la nécessité de s’attaquer «de manière plus agressive» à la prévention des maladies.

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