Le propriétaire du Golf Beauport accuse la Ville de Québec de relayer «des informations mensongères» dans un sommaire décisionnel du comité exécutif qui devait être entériné mardi soir par le conseil municipal. Ce sommaire est celui qui officialise la cessation des terrains occupés par le Golf au Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries (CSSPS) afin d’y permettre la construction future de deux écoles.
Alors que la Ville soutient dans son analyse de la situation que «l’exploitation et l’entretien d’un terrain de golf […] pourraient causer des enjeux environnementaux», notamment en raison de «l’utilisation de grandes quantités d’eau» et «des pesticides» le propriétaire du Golf, Jacques Bélanger réplique qu’aucun système de gicleurs n’est en place dans les allées. «Seuls les verts sont arrosés, et ce quatre fois par semaine durant huit minutes de la mi-mai à la fin-août ainsi qu’une dizaine de soirées par saison […] L’eau est prise dans le ruisseau Peuvret qui se déverse dans la rivière Beauport pour finir dans le fleuve Saint-Laurent deux kilomètres plus loin», écrit-il dans une lettre transmise aux élus et dont Métro a obtenu copie.
Sur la question des pesticides, M. Bélanger explique que le Golf opère selon des restrictions émises par la Ville et qu’il a «reçu l’année dernière une lettre de félicitations» du ministère de l’Environnement en raison de sa faible utilisation de pesticides.
Loyer
La Ville de Québec soutient par ailleurs que le loyer actuel payé par le Golf est de 25 000$ depuis 2003 alors que «le loyer marchant pour ce terrain devrait être de 400 000$, plus les taxes foncières». Or, selon M. Bélanger, le loyer de son entreprise était de 63 000$ pour six mois d’utilisation de 2003 à 2015, puis de 54 550$ de 2016 à 2021 pour la même période. En 2022, cette somme a été abaissée à 28 143,64$.
L’exploitant du terrain questionne par ailleurs la baisse de l’évaluation municipale du terrain soit passée de 2,9 M$ à 1,5 M$ en 2022. «Est-ce que la Ville de Québec a d’autres projets non divulgués concernant le terrain occupé par le golf? Est-ce que la Ville veut offrir le terrain à bas prix à des développeurs?», demande-t-il en déplorant que l’administration «n’ait jamais reconnu le Golf comme un apport à la Ville».
M. Bélanger conclut sa missive en «demandant des excuses pour atteinte à l’intégrité et la réputation» du Golf.
Pas de vote… ni d’excuses
Au début du conseil municipal, l’administration Marchand a finalement retiré le point à l’ordre du jour concernant le Golf Beauport. Quelques minutes auparavant, en conférence de presse, le maire Bruno Marchand n’avait pas l’intention de s’excuser à M. Bélanger. Il avait aussi confirmé que le sommaire devait être entériné pendant la séance du conseil. Par texto, son attaché de presse a refusé d’expliquer pourquoi le point avait été retiré de l’ordre du jour sous prétexte qu’il s’agissait d’un enjeu de «stratégie». Il a toutefois indiqué que la décision de le retirer avait été prise «il y a longtemps». Selon nos informations, les groupes d’opposition avaient été informés de cette décision.