Toujours pas de garantie pour les écoles du Golf Beauport
Les écoles primaires et secondaires destinées à être construites sur les terrains du Golf Beauport ne sont que théoriques pour le moment. Bien que le Centre de services scolaires (CSS) des Premières-Seigneuries ait déposé une demande afin que ces deux projets soient inscrits au prochain Plan québécois des infrastructures, celle-ci n’est qu’en processus d’analyse.
Ce n’est qu’au mois de juin que le CSS obtiendra une réponse de la part du gouvernement du Québec afin de savoir si elle peut aller de l’avant ou non avec son projet. Advenant le cas où les projets sont acceptés, le CSS s’installera sur les terrains identifiés par la Ville «quelques mois plus tard» afin d’amorcer les travaux nécessaires pour la réalisation des plans et devis, a expliqué la directrice générale du CSS des Premières-Seigneuries, Marie-Claude Asselin, en entrevue avec Métro.
Or, advenant un refus, le CSS devra déposer à nouveau sa demande à l’automne prochain et attendre jusqu’en juin 2024 avant d’obtenir une nouvelle réponse. Dans ce second scénario, le golf pourrait-il demeurer actif à l’été 2024? «Je vais laisser la Ville répondre, je ne suis pas propriétaire du terrain», répond Mme Asselin. Quelques minutes plus tard, au bout du fil, le membre associé du comité exécutif responsable des loisirs et sports, Jean-François Gosselin, s’engage. «Si on peut prolonger la durée de vie du Golf Beauport, on va prendre chaque année qu’on peut avoir! Ce serait une catastrophe de perdre le golf et de ne pas avoir non plus d’école».
[Selon la loi], ce que la Ville doit faire, c’est d’identifier un terrain pour lequel je deviendrai propriétaire au moment de l’acceptation par le ministère de mes projets. Donc, c’est ce qu’elle fait la Ville. Elle a identifié un terrain, en l’occurrence le Golf Beauport. Je sais que le bail se termine en octobre. Si j’ai une réponse positive en juin, c’est tout à fait correct puisque la saison de golf pourra se terminer. Si je n’ai pas de réponse positive en juin, on reprend le même échéancier et on redépose nos projets à l’automne prochain pour avoir une réponse en juin 2024. La Ville a l’obligation de nous identifier un terrain et par la suite on en deviendra propriétaire devant notaire. L’acte notarié n’est pas obligé de se faire demain matin.
Marie-Claude Asselin, directrice générale du CSS des Premières-Seigneuries
Deux à quatre ans avant la rentrée
Une fois l’approbation du gouvernement accordée, la directrice générale du CSS estime qu’il faudra entre deux et quatre ans avant que les nouvelles écoles accueillent leurs premiers élèves. «On aura deux échéanciers différents puisqu’une école primaire peut prendre entre deux ans et deux ans et demi à construire alors qu’une école secondaire peut prendre davantage quatre ans à bâtir. On aurait deux échéanciers différents comme on le fait pour les écoles du Jardin zoologique présentement», explique-t-elle.
Débordement
Assurant qu’un réel besoin se fait sentir pour la construction de ces deux nouvelles institutions scolaires sur le territoire de Beauport, Mme Asselin confie que l’ensemble de ses écoles secondaires «sera doté de modulaires», une installation temporaire permettant d’accueillir davantage d’élèves, dès la prochaine rentrée. «Je sais qu’il y a des doutes à l’égard [du besoin], mais on travaille avec des projections de clientèle qui sont validées par le ministère. C’est clair, c’est sine qua non, si je dois ajouter des modulaires, c’est parce que j’ai besoin d’espace et que mes élèves ont besoin d’espace!», argumente-t-elle en annonçant que l’école primaire accueillerait environ 400 élèves alors que l’école secondaire serait conçue pour 1000 jeunes.
Le propriétaire du golf prêt à continuer
Bien qu’il ait été officiellement informé du non-renouvellement de son bail après le 31 octobre prochain, le propriétaire du Golf Beauport, Jacques Bélanger aimerait pouvoir continuer à opérer jusqu’au début du chantier de construction des deux écoles. Mardi, il s’est présenté au conseil municipal afin d’en faire la demande au maire Bruno Marchand.
Citant en exemple les dix nouvelles écoles qui sont attendues depuis deux ans sur l’île de Montréal, comme le rapportait La Presse en décembre, M. Bélanger craint que le terrain soit laissé en friche en attendant le début des chantiers. «Si ça prend cinq ans avant de commencer à construire, est-ce que tu laisses aller le terrain comme ça? Ça ne change rien d’opérer le golf à la place. Je suis prêt à le faire sur une base annuelle [plutôt qu’avec un bail à long terme]», a-t-il expliqué en mêlée de presse suite à sa présence devant les élus.
Contacté par Métro suite aux déclarations de la directrice générale du CSS, il a réitéré son intérêt à poursuivre les activités du golf au-delà de la saison 2023. «Il faut qu’il y ait du monde qui se parle. Avant de dire qu’on ferme un équipement au service des citoyens qui est là depuis 40 ans, on devrait s’assurer que le projet est en branle et qu’il y a des plans. Même si le gouvernement accepte [la demande du CSS], ils vont venir faire des prises sur le terrain avant de faire leurs plans. S’ils décident de finalement ne pas construire parce que c’est trop marécageux, ils vont avoir fermé le golf pour rien?», se questionne-t-il.
Par ailleurs, M. Bélanger propose collaborer avec le CSS afin qu’il puisse faire ses études de sol et ses plans pendant que le golf opère. «On peut s’asseoir avec eux. Si ça prend deux semaines pour faire leurs prises, on peut s’entendre pour fermer pendant deux semaines pour qu’ils fassent ce qu’ils ont à faire. Il y a une manière de discuter», dit-il.